Efforts déployés
Lors de ces dernières années, l’industrie flamande de la pêche a fait des efforts pour devenir plus durable. Entre 2012 et 2014, l’Institut de Recherche pour l’Agriculture et la Pêche (IVLO) a développé un outil « Valduvis » basé sur 11 indicateurs sur exprimer les efforts réalisés sous forme de scores. Il y a deux ans, le projet « Visserij Verduurzaamt » a été lancé. Celui-ci vise à reconnaitre ces efforts en se basant sur « Valduvis ».
Visserij Verduurzaamt, ou Pêcheries durables en français, est comme son nom l’indique est un processus d’amélioration. MSC est un partenaire de communication dans les groupes de travail et de réflexion et espère que la prochaine étape du processus d’amélioration sera la certification MSC.
Quels sont les similitudes avec MSC ?
- « Visserij Verduurzaamt » s’efforce, tout comme le label MSC, de rendre la pêche durable
- Comme MSC, au sein du programme « Visserij Verduurzaamt », les pêcheries doivent s'améliorer au fil du temps pour conserver la reconnaissance de la durabilité. Pour « Visserij Verduurzaamt », il s'agit d’une période de 3 ans. La validité d'un certificat MSC est quant à elle de 5 ans.
- Dans les deux cas, les évaluations sont basées sur des expertises scientifiques.
- Et lorsque c'est déjà le cas pour le MSC, les initiateurs comprennent que l'engagement des consommateurs, par la reconnaissance du marché, est également important pour encourager la pêche à progresser.
Quels sont les différences ?
La traçabilité et la connaissance du marché
MSC a contrairement à « Visserij Verduurzaamt » un standard de traçabilité. Cela signifie que l’on peut, avec un poisson possédant ce marqueur de qualité MSC, remonter à la pêcherie durable labélisée. Pour pouvoir commercialiser ces produits labélisés MSC, toutes les entreprises de la chaîne d’approvisionnement doivent posséder un certificat de traçabilité valide. Pour cela, le poisson certifié MSC doit, dans toute la chaîne, être séparé des poissons non certifiés. De cette manière, vous pouvez savoir qu’aucune fraude ou mélange ne sera réalisé avec le poisson considéré comme non durable.
A ce jour, le projet « Visserij Verduurzaamt » est reconnu lors de la vente à la criée. Cependant, il n’y a pas de traçabilité dans la chaîne d’approvisionnement. Il est dès lors impossible de vérifier la suite des opérations et il n’y a donc pas de reconnaissance crédible sur le marché.
Les standards de traçabilité de MSC sont uniques dans le secteur de la pêche. C’est, dès lors, un des éléments clés pour exprimer une durabilité crédible auprès des consommateurs. MSC investi, chaque année depuis 1999, dans l’amélioration de ces standards sur base de consultations publiques, de traçage de produits et de test ADN.
La certification MSC pour les pêcheries flamandes signifie qu’il n’est plus nécessaire d’investir dans une reconnaissance crédible supplémentaire. Simplement faire appel à cette norme de traçabilité MSC déjà existante est suffisant.
Niveau d’ambition
« Visserij Verduurzaamt » est donc un processus d’amélioration. La pêche est considérée durable sur base d’une déclaration d’engagements.
Cependant, il semble que, en pratique, beaucoup de voies d’amélioration n’ont peu ou pas d’avancées sur plusieurs années. MSC, quant à lui, réalise des plans d’actions concerts avec des objectifs à atteindre afin d’être crédible. Des rapports transparents peuvent donc être réalisés pour démontrer les progrès réalisés. C’est également important de déterminer en combien de temps une pêcherie peut travailler pour atteindre un niveau d’ambition concret.
Valduvis base son niveau d’ambition, pour un nombre de critères, sur les performances moyennes de la flotte flamande. C’est pourquoi l’ambition du standard de MSC est plus élevée, d’un point de vue écologique. Notre standard questionne chaque pêcherie, sur base de données concrètes, pour déterminer les impacts spécifiques en 28 critères. Le niveau pour chaque critère est fixé et basé sur les meilleures pratiques internationales.
Le terme de durabilité est trop facilement utilisé pour séduire le consommateur. Cependant, la dernière chose dont les océans ont besoin c’est une course vers le fond en mettant indifféremment différentes revendications de durabilité au même niveau.
Contrôle indépendant et transparent
Une des différences les plus importante entre MSC et « Visserij Verduurzaamt » est l’évaluation.
Avec « Visserij Verduurzaamt », les compagnies maritimes s’engagent dans un processus d’amélioration dont l’évaluation n’est pas réalisée par une partie indépendante mais bien par un groupe composé de représentant du gouvernement, d’anciens armateurs et de parties prenantes du secteur. Il n’y a pas de parties externes par le biais de processus de consultance, ce qui est le cas pour MSC. C’est cependant la norme selon les directives de l’ISEAL, l’alliance internationale pour les revendications de durabilité crédibles.
Pour obtenir une certification MSC, les entreprises sont soumises à une évaluation par un auditeur indépendant, dès lors MSC n’est pas directement impliqué. Cet auditeur doit être officiellement agréé par l’ASI afin de pouvoir réaliser les évaluations. MSC n’a pas de pouvoir sur ce point non plus.
Une partie importante du processus d’évaluation pour la certification MSC est la procédure dite « de participation du public ». En effet, cela donne aux acteurs concernés la possibilité d’apporter des contributions pertinentes ou de poser des questions à l’auditeur indépendant. Celui-ci pourra les prendre en considération.
Le besoin de coopération
MSC soutient l’initiative du projet « Visserij Verduurzaamt » : une pêche flamande durable. Nous souhaitons cependant une évaluation des progrès, réalisés en matière de durabilité de la pêche, plus transparente et plus accessible au public. Mais également donner un niveau d’ambition concret ayant une pertinence internationale et une durée limitée.
De cette manière, une coopération significative entre MSC et le secteur flamand peut être maintenu. MSC peut dès lors jouer un rôle de référence en tant que norme internationalement acceptée bien que cette certification MSC ne soit pas l’objectif à court terme pour ces pêcheries.