D’un point de vue économique, le thon est probablement le poisson le plus cher à nager dans nos océans. Dans le monde entier, le thon offre emploi et alimentation. En 2018, le marché international du thon a rapporté près de 12 milliards de dollars (Anglais) – et la valeur des ventes annuelles s’élève à pas moins de 42 milliards de dollars. Ceci représente environ 30% de l’ensemble du commerce mondial en produits de pêche. Dans la seule région d’Asie-Pacifique, l’industrie du thon emploie directement plus de 6 millions de personnes.
Près de 70% des 5,85 millions de tonnes de thon débarquées l’année dernière, ont été vendus en conserve , comme source importante de protéines saines et bon marché. D’autre part, les thons entiers, notamment utilisés pour préparer des sushi et sashimi au Japon, se vendent à des prix exorbitants : lors d’une vente à la criée, un restaurateur a récemment déboursé le montant record de 3,1 millions de dollars pour un thon rouge de 278 kg, provenant de l’Océan Pacifique.
L’Indonésie est le plus grand producteur de thon au monde. Chaque année, ce pays pêche plus d’un million de tonnes de thon , avec une valeur d’exportation totale d’environ 760 millions de dollars. Bien que la pêche industrielle avec des navires à sennes coulissantes et longues lignes représente près de 80% des captures, la plupart des pêcheurs de thon indonésiens font appel à des petits bateaux et des méthodes de pêche traditionnelles : 170.600 pêcheurs pratiquent la pêche à la ligne à main et environ 4.000 pêcheurs utilisent la canne à pêche. La pêcherie au thon récemment certifiée MSC à Sorong, Papouasie occidentale en est un exemple. La pêche y est gérée par PT Citraraja Ampat Canning (CRAC) et elle comprend 35 navires et 750 pêcheurs locaux qui capturent tous leur thon à la canne à pêche, sans aucune exception.
Dans de nombreux pays, cette forme de pêche au thon crée beaucoup d’emplois. Le secteur de la pêche emploie ainsi quelque 13.650 personnes aux Maldives, où tout le thon est capturé à la canne à pêche ou à la ligne à la main. Et cela ne s’applique pas qu’aux pays en voie de développement. Car dans la partie américaine du Nord-Ouest de l’Océan Pacifique, près de 800 navires font appel aux méthodes de pêche traditionnelles comme la canne à pêche ou la ligne de traîne avec hameçon pour capturer du thon blanc certifié MSC.
Outre la pêche, le traitement du thon représente un autre secteur très important. La Thaïlande est le plus grand acteur mondial dans ce domaine, et se charge de presque la moitié de la production du thon en conserve. L’industrie manufacturière en Thaïlande emploie environ 80.000 personnes – mais les salaires sont bas et les conditions de travail souvent mauvaises, surtout pour les employés étrangers prédominants dans le secteur. En Equateur, le second plus grand exportateur de thon, l’industrie de la pêche et du traitement de thon emploie 25.000 personnes et l’exportation de thon a généré plus de 1 milliard de dollars de revenus en 2018.
C’est toutefois dans les îles du Pacifique que l’on observe la plus grande valeur socioéconomique du thon. Ces nations insulaires représentent environ 60% de la capture mondiale du thon et pour certaines petites îles, le thon constitue la principale ressource économique. Au cours des dix dernières années, ces nations insulaires ont fourni beaucoup d’efforts pour mieux maîtriser leurs stocks de thon afin de continuer à développer leur économie locale. Ces efforts se traduisent par des mesures telles que le prélèvement de droits d’accès plus élevés pour des navires provenant d’autres pays ou le développement des capacités nationales en termes de pêcherie et de transformation du poisson.
En 2016, les recettes publiques de la vente des droits d’accès aux nations insulaires pacifiques s’élevaient à près d’un demi-milliard de dollars, et la pêche au thon locale a contribué de manière comparable au produit intérieur brut. En 2013, les revenus issus de la pêche représentaient 55% des recettes intérieures de Tuvalu. Les 50 habitants déployés comme observateurs pour surveiller les navires de pêche internationaux représentent 2,5% du personnel du service public du pays.
Bien que les états insulaires du Pacifique exportent la majorité de leur thon, le poisson détient également un rôle important dans la sécurité alimentaire et la santé publique locales, car la population de cette région ne cesse de croître et l’on y recense le plus haut taux d’obésité et de diabète au monde. Des études récentes montrent que pour relever ces défis, le thon devrait d’ici 2020, pourvoir à 12% des besoins locaux de poisson, et d’ici 2035 à 25%. Cela correspond à respectivement 2,1% et 5,9% des captures actuelles (Anglais).
Il est clair que beaucoup de choses dépendent du thon : l’alimentation, les moyens d’existence et les traditions culturelles aux entreprises multimillionnaires. Raison de plus pour veiller à ce que les stocks de thon soient à long terme gérés de manière durable.
Découvrez sur cette page toutes les actualités les plus fraiches du MSC en Belgique et dans le monde!
Blog
Thon
2 mai 2019