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Le changement climatique a un impact significatif sur la vie marine et l'environnement, posant des défis pour l'industrie de la pêche. Des études prévoient une augmentation globale de la température des océans de 1 à 4 °C d'ici 2100, ainsi qu'une diminution de la salinité et des niveaux d'oxygène, et une acidification des océans. La mer du Nord et la mer Baltique sont particulièrement touchées. La protection de la biodiversité est cruciale, et des pratiques de pêche durable sont essentielles pour s'adapter à ces changements. Un problème majeur est la migration des espèces de poissons en raison du réchauffement des eaux, soulignant la nécessité pour les pêcheries de s'adapter au changement climatique.

Fishing for Solutions – the Climate Catastrophe: The Time for Action is Now

Fishing for Solutions – the Climate Catastrophe: The Time for Action is Now

Quelle est la politique d'une pêcherie labélisée MSC pour lutter contre le changement climatique?

La migration de nombreuses populations halieutiques est notable. Dans les eaux septentrionales, cela signifie que des espèces de poissons des eaux plus froides, comme le maquereau et le hareng, quittent leur environnement d'origine pour remonter encore plus vers le nord. Parallèlement, les espèces de poissons telles que l'anchois, le calmar, le grondin rouge et le mulet migrent des zones sud vers le nord (source : Université de Wageningue - WuR, NL). 

La gestion durable de la pêche est la clé du secteur des pêcheries pour prévenir et lutter contre la surpêche et préserver la biodiversité. 

Selon L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la surpêche a augmenté chaque année depuis les années 70, et plus d'un tiers des stocks de poissons de la planète sont désormais surexploités. L'augmentation de la population humaine mondiale exerce une pression considérable sur les stocks de poissons. 3,3 milliards de personnes dépendent directement des produits de la mer pour leur principal apport en protéines. De ce fait, une gestion fiable et raisonnée des pêcheries s'impose indubitablement pour contrer ces risques.  

Les pêcheries durables labélisées selon les critères strictes du MSC sont mieux préparées au changement climatique. Les pêcheries certifiées MSC ont élaboré et intégré des cadres préétablis pour apporter une réponse responsable au changement climatique. Cette politique prouve qu'il est possible d'équilibrer priorités économiques et priorités environnementales pour préserver la vie océanique et sécuriser nos sources d'approvisionnement en produits de la mer.

Un commerce qui assume ses responsabilités

La demande en produits de la mer durables augmente dans le monde entier, y compris en Belgique et aux Pays-Bas. Une étude menée par Globescan au printemps 2022 montre que près de 70% des consommateurs de poisson belges et 71% des consommateurs de poisson néerlandais estiment que le poisson ne devrait provenir que de sources durables. Il semble donc que la pêche durable est la seule et unique solution efficace. 

Les producteurs peuvent néanmoins également s'engager dans cette voie. Pour le maquereau, le Marine Stewardship Council (MSC) et plusieurs entreprises du secteur de la pêche nous exhortent à bannir pour l'instant ce poisson des rayons. Le label MSC a donc été suspendu pour les pêcheries du maquereau à défaut d'accords pertinents sur une capture garantissant à long terme la durabilité de ces stocks de poissons. La signature d'accords est extrêmement complexe lorsque des espèces de poissons désertent leurs zones d'habitat d'origine. Raf de Smet de Charlier Brabo Group, importateur belge de produits alimentaires, ajoute à ce sujet : « Le fait que le maquereau n'ait pas été complètement retiré de la gamme de produits envoie un mauvais signal aux consommateurs. »

Irene Kranendonk de Fish Tales, pense de même : « Si vous vous profilez comme durable, vous devez aussi prendre des mesures drastiques, comme retirer un poisson populaire de votre gamme et investir dans une solution de remplacement. » Mais quelle est la solution, si l'on recherche un délicieux poisson gras ? 

Le chinchard de « Chilean Jack Mackerel » est un poisson gras, qui possède le pourcentage le plus élevé d'oméga 3 de toutes les espèces de maquereau et qui est géré et pêché de manière durable au Chili. Le fait d'importer ce poisson du Chili n'a que peu d'effets néfastes sur l'empreinte carbone, car il est transporté surgelé en conteneurs. Sa chair est un peu plus ferme et sa saveur est légèrement citronnée. Fish Tales a adopté le chinchard comme substitut du maquereau en conserves suite à de nombreuses recherches.

Pour en savoir plus à ce sujet, consultez l'interview avec Fish Tales et le Charlier Brabo Group.

Développements positifs

La pêche en général a beaucoup moins d'impact sur le climat que la production d'autres protéines animales.

Une étude portant sur les émissions de gaz à effet de serre provenant de la pêche sauvage montre qu'un kilo de poisson pêché produit entre un et cinq kilos de carbone. À titre comparatif, la production de viande rouge est estimée produire entre 50 et 750 kg de carbone par kg de viande. Le volume de gaz à effet de serre dépend grandement de la technique de pêche. La pêche de poissons plats comme la sole, qui requière l'utilisation de chaluts pélagiques lourds, produit bien plus de gaz à effet de serre que celle du hareng.

Il a également été prouvé que la pêche durable contribue à réduire davantage les émissions de carbone, car l'efficacité est supérieure. Lorsque les stocks de poissons sont sains, la capture est plus productive et rapide. Dans la pêcherie islandaise, par exemple, les sorties en mer des bateaux de pêche sont bien plus courtes, ce qui réduit la consommation en carburant et, indirectement, leur empreinte carbone. 

Tous les cinq ans, les critères appliqués dans les pêcheries sont affinés ou actualisés en fonction des nouvelles connaissances scientifiques et du retour d'informations provenant du programme MSC. Une mise à jour de la norme de pêche MSC a été introduite et appliquée au cours de l'année 2022. Les recherches et les analyses prennent en compte des critères tels que l'empreinte carbone des pêcheries ou le bien-être des animaux. S'il existe des méthodes d'évaluation non ambiguës qui bénéficient d'une écoute et d'un soutien mondiaux, il est possible que la norme MSC fixe également des critères concrets pour ces thèmes lors d'un prochain cycle de révision et réévaluation. 

Le rôle clé des algues marines pour une alimentation saine et la préservation de la santé des océans 

L'augmentation excessive du taux de CO2 dans les océans provoque une acidification de l'eau de mer. Les algues et le varech captent par photosynthèse le CO2 de l'eau et le fixent comme le font les végétaux avec le carbone de l'air. Ce processus réduit le taux d'acidité de l'eau de mer, qui devient un milieu favorable au développement et à la croissance des coquillages et crustacés.  En outre, le varech peut être valorisé comme bioproduit à destination agricole et dans différentes applications industrielles.

Les algues marines sont aussi une source alimentaire durable. Abondantes, à développement et croissance rapides, ne nécessitant aucun apport nutritif particulier, elles peuvent être récoltées sans impact véritable sur l'équilibre environnemental. L'engouement pour ces végétaux marins a entraîné une forte croissance mondiale de la production d'algues marines. Mais certains risques existent.

Le Marine Stewardship Council (MSC) et l'Aquaculture Stewardship Council (ASC) ont publié une norme commune pour la production d'algues marines durables, l'ASC-MSC Seaweed Standard.

Le MSC est reconnu par les Nations unies pour avoir atteint les objectifs en matière de climat, biodiversité et transition écologique.

Du fait de la politique indépendante, de la transparence et de l'esprit participatif au cœur du programme MSC, la certification MSC est reconnue mondialement comme un indicateur de l'évolution et des progrès dans la concrétisation des objectifs de développement durable des Nations unies (Sustainable Development Goals - SDG14). Les SDG14, relatifs à la Vie dans les eaux, appellent les pays à conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable.

Lors de la conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP 15), le programme MSC a été reconnu comme une méthode permettant de mesurer scientifiquement les efforts déployés pour inverser le déclin alarmant de la biodiversité mondiale.
Tout produit de la mer labellisé MSC que vous achetez est garanti d'origine durable, que ce soit un produit d'origine locale ou étrangère. Cela est dû au fait que les directives du MSC interdisent la surpêche, la pêche illégale et les méthodes de pêche destructrices. Bien que ce ne soit pas le seul moyen de parvenir à la durabilité, opter pour un produit labellisé MSC est le moyen le plus simple pour chaque consommateur individuel d'endosser clairement ses responsabilités et d'agir avec confiance et résultats au profit de la durabilisation.

Plus d'informations sur les conséquences pour le secteur de la pêche ? Consultez les explications de Mme Katja Philippart, professeuse PhD : Changement climatique : impacts sur la vie marine – Vist-ik-het-maar! (Si seulement je le savais !)