- Organisme bénéficiaire : Association Réunionnaise Interprofessionnelle de la Pêche et de l’Aquaculture (ARIPA) - Pêcherie à la palangre de l'espadon de la Réunion
- Pêcherie : Pêcherie à la palangre d'espadon de La Réunion
- Montant accordé : 57 781,50€ (51 044 £)
- Date de début du projet : avril 2023
Chiffres clés
- +400 tortues sauvées grâce à la collaboration entre pêcheurs et scientifiques depuis 2004
- 80 % des tortues blessées survivent lorsqu’elles sont amenées à temps au centre de soins Kélonia
Une collaboration exemplaires entre 3 acteurs réunionnais clés pour la pêche durable
:
Mené par l’ARIPA, en collaboration avec le Centre technique de recherche et de valorisation des milieux aquatiques (CITEB) et le centre de soins des tortues de Kélonia, ce projet a déjà permis :
• La formation des pêcheurs à l’identification, à la manipulation et à la remise à l’eau des tortues capturées accidentellement ;
• La distribution de kits de remise à l’eau aux pêcheurs ;
Le renforcement du système de déclaration des captures accidentelles de tortues ;
• Collecter des données sur les captures accidentelles de tortues (fréquence, espèce, position GPS, etc.) grâce aux déclarations volontaires des pêcheurs.
• Utiliser les facteurs environnementaux et les données liées à la saisonnalité pour minimiser les captures accidentelles de tortues.
Ce projet répond aux exigences de la certification MSC de la pêche palangrière côtière d’espadon dans les eaux réunionnaises : il améliore les données sur les captures accidentelles et propose des pratiques de pêche plus durables et respectueuses de la vie marine.
Formation des pêcheurs à l’identification et à la manipulation des tortues
Depuis 2013, le projet de recherche soutenu par le Fonds pour la Science et la Recherche du MSC permettra aux pêcheurs palangriers côtiers d'espadon d'identifier, de manipuler et de relâcher correctement les tortues, de réduire les captures accidentelles et d'améliorer le taux de survie des tortues.
La formation à la bonne manipulation et à la remise à l'eau est particulièrement importante car les tortues caouannes (Carreta carreta) sont les principales espèces de tortues capturées accidentellement dans cette pêcherie. Cette espèce a été classée comme "vulnérable" par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN - Liste rouge des espèces menacées).
Les pêcheurs seront équipés de kit de remise à l’eau et d'un prototype de filet conçu pour limiter le risque de blessures.
Les tortues portant des hameçons qui ne peuvent pas être retirés à bord du navire sont emmenées au centre de soins des tortues Kélonia. Une fois au centre, le taux de survie de ces tortues est estimé à 80 %. La collaboration entre pêcheurs et scientifiques a ainsi permis de sauver plus de 400 tortues (principalement des caouannes) à ce jour.
Collecte de données sur les tortues
Des données sont nécessaires pour combler les lacunes au niveau des connaissances sur les déplacements, les habitudes et la présence des tortues, notamment des tortues caouannes, très répandues à la Réunion mais vulnérables.
Les pêcheurs seront formés à l'autodéclaration et à l'enregistrement d'informations sur l'espèce de tortue, leur taille, ainsi que sur la date, l'heure et la position GPS au lieu de leur capture.
Amélioration de la compréhension des schémas et des comportements migratoires des tortues
La température de l'eau a un effet important sur les cycles de vie des tortues, leurs schémas migratoires et les profondeurs auxquelles elles nagent. Les pêcheurs ont remarqué que la fréquence et la quantité des captures accidentelles de tortues variaient au cours de l'année et selon les zones de pêche.Les pêcheurs collaboreront avec les scientifiques du CITEB pour collecter des données environnementales et saisonnières. La combinaison de ces données avec celles de tortues, permettra d’identifier précisément pourquoi captures accidentelles de tortues augmentent.
Ces projets ainsi que les recherches menées par les pêcheurs permettront à la pêcherie de remplir une condition liée à leur certification MSC qui exige de meilleures données sur les captures accidentelles.
Un engagement fort pour la protection de la biodiversité marine
Le projet, qui s’achèvera en avril 2025, se poursuivra par :
• L’analyse approfondie des données collectées ;
• La communication des résultats aux pêcheurs et aux parties prenantes ;
• La modélisation de la présence des tortues dans les zones de pêche par la compréhension de leurs comportements migratoires ;
• La rédaction d’un guide de bonnes pratiques pour les pêcheurs ;
• La diffusion des résultats scientifiques auprès de la commission des thons de l’océan indien (CTOI) et du grand public.
“Ce financement a permis de former les pêcheurs à la surveillance, à la manipulation et à la remise à l'eau des tortues. Il a également permis aux scientifiques d'identifier les couloirs et les conditions de migration des tortues marines.”
Chargée de mission pour l'ARIPA