Depuis sa création, le Fonds d’Appui pour la Pêche Durable (Ocean Stewardship Fund) a financé 144 projets en lien avec la préservation des océans à hauteur de 6,1 millions d’euros.
En 2024
32 nouvelles subventions ont été attribuées à des projets de recherches pour aider les pêcheries à préserver les populations de poissons et à minimiser l'impact de la pêche sur les espèces sauvages. Près d'1,2 million d'euros ont été octroyés pour soutenir des projets en Inde, en Indonésie, au Mexique, en Nouvelle-Zélande, au Nicaragua et au Pérou.Les 32 financements de l'OSF comprennent :
• 4 bourses de recherche à des étudiants-chercheurs : 6 000 euros par bourse sont accordés pour soutenir leurs projets de recherche.
• 9 subventions totalisant plus de 525 000 euros pour des pêcheries non-certifiées MSC impliquées dans des projets d’amélioration de pêcheries afin d’accroître la durabilité de leurs pratiques.
• Des attributions du Fonds d'Aide à la recertification reversées à 19 pêcheries.
Pour découvrir les autres projets financés par l'OSF à travers le monde en 2024 (en anglais)
Cap sur la durabilité : quand science et pêche naviguent ensemble
Découvrez les projets de recherche portés par les pêcheries françaises en collaboration avec les scientifiques dans le cadre du Fonds d'Appui à la pêche durable.Autres projets :
WWF Inde et la pêcherie hautière de crevettes du Kerala, Inde
Montant accordé : 44 310 £.
Ce projet soutient un projet d'amélioration de pêcherie (FIP) pour la pêche hautière de crevettes au Kerala, en Inde. Le WWF-Inde, en collaboration avec un certain nombre de partenaires dans la région, vise à accompagner la pêcherie vers la certification MSC d'ici 2025.
La pêcherie cible la crevette rouge d'Arabie, la crevette au large et la crevette nylon indienne en utilisant des chaluts. La pêcherie opère au large des côtes du Kerala, principalement dans le banc de Kollam, où environ 80% des crevettes de la pêche hautière du Kerala sont capturées. La plupart des captures sont exportées vers l'UE et les Etats-Unis. Outre la durabilité, l'accès au marché a été un élément moteur pour que la pêcherie cherche à obtenir une certification.
En 2019, la Seafood Exporters Association of Indien et le Forum pour la durabilité de la crevette du large ont élaboré un plan d'action et lancé une pré-évaluation MSC.
Celle-ci a montré que la pêcherie n'a pas mis en place des systèmes de gestion qui sont importants, appelés stratégies de captures ou règles de contrôle des captures, pour montrer que ses pratiques sont durables. Ceci est dû a un manque de recherche qui aide les gestionnaires de la pêcherie à comprendre l'état des stocks de crevettes.
Le WWF-Inde va travailler avec l'industrie, le gouvernement, les pêcheurs et les ONG pour entreprendre une évaluation des stocks. Cela permettra de savoir si les crevettes sont en bonne santé et de déterminer un point de référence pour une pêche durable afin de convenir de règles de contrôle de captures.
La subvention de l'Ocean Stwardship Fund aidera également la pêcherie à répondre à d'autres exigences pour la certification. Il s'agit notamment de réduire les prises accessoires et d'évaluer l'impact sur les habitats locaux et l'écosystèmes.
Asosiasi Pengelolaan Rajungan Indonesia (APRI) et la pêcherie au casier du crabe bleu nageur de l'île Madura en Indonésie
Montant accordé : 49 353 £.
Ce projet aidera la pêcherie indonésienne de crabe bleu nageur de l'île Madura à entrer en
évaluation complète du MSC d'ici septembre 2022.
La pêcherie est basée sur l'île de Madura, dans la province de Java Est en Indonésie. Elle constitue un élément vital de l'économie de l'île. Près de 250 000 personnes à Madura dépendent du crabe bleu nageur pour leur subsistance, fournissant notamment des emplois à de nombreuses femmes dans le secteur de la transformation.
Le crabe bleu nageur est une denrée précieuse et a été fortement exploité tout au long des années 1990. Depuis 2008, la quantité débarquée et la taille moyenne des crabes ont toutes deux diminué.
Cela a un impact à la fois sur l'écosystème local et sur les communautés côtières comme Madura qui dépendent de ces crabes comme une importante source de revenus.
La pêcherie fait partie d'un projet d'amélioration de pêcherie (FIP) depuis plusieurs années, dirigé par l'APRI. Ses progrès étant désormais vérifiés dans le cadre du programme « En route vers la durabilité », elle est devenue éligible
à notre fonds d'aide à la transition.
La pêcherie est également soutenue par le programme Fish for Good ; un projet de quatre ans qui soutient plus de 25 pêcheries à travers l'Indonésie, l'Afrique du Sud et le Mexique pour améliorer leurs pratiques de pêche vers la durabilité.
Ce projet financé par Ocean Stewardship Found aidera la pêcherie à élaborer et à mettre en œuvre un plan de reconstitution des crabes. Il s'agira d'améliorer d'importants systèmes de gestion, appelés stratégies de captures ou règles de contrôle des captures et de procéder à des évaluations précises des stocks.
Le projet consistera également à améliorer la sélectivité des casiers par l'ajout de trappes d'échappement. Ainsi, les crabes bleus nageurs juvéniles pourront facilement s'échapper. Les interactions avec les espèces en danger, menacées et protégées (ETP) seront également surveillées et l'impact de la pêche sur l'écosystème au sens large sera analysé à l'aide de l'ADN environnemental.
Université IPB, Rai Seafoods Limited et des pêcheries de calmar de Medan
Montant accordé : 49 061 £
Ce projet permettra d'élaborer un plan de gestion des pêcheries pour plusieurs communautés de pêcheurs de calmar à Belawan, Medan, en Indonésie. Ce plan comprendra des outils de gestion, appelés stratégie de capture et règles de contrôle des captures, qui aideront les pêcheries de la région à s'assurer que leur stock reste sain à long terme.
Depuis 2011, le principal marché d'exportation de calmar (Uroteuthis chinesis) est le Royaume-Uni. L'importance que les consommateurs et les distributeurs accordent à la durabilité a conduit les pêcheries à s'engager et à être soutenues par le projet Fish for Good du MSC, qui aide les pêcheries artisanales des pays du Sud à travailler en vue de la certification MSC.
Le programme Fish for Good est un projet de quatre
ans qui soutient plus de 25 pêcheries en Indonésie, en Afrique du Sud et au Mexique, et est financé par la loterie Néerlandaise.
Ce projet financé par Ocean Stewardship Found aidera l'université IPB à mener des recherches, en collaboration avec le ministère indonésien des affaires maritimes et de la pêche (MMAF), sur les lieux où le stock de calmar se rassemble pour se reproduire. Cela permettra de mettre en évidence les zones sensibles que les pêcheries devraient éviter pour protéger les jeunes calmars, par conséquent, leur futur stock.
Le projet permettra également de recueillir des informations sur le rôle du stock dans le réseau trophique au sens large, notamment son rôle de source de nourriture pour d'autres animaux, dont les requins, les mammifères marins et les oiseaux.
Ces actions contribueront à garantir que le projet d'amélioration de pêcherie (FIP) dans la FMA 571 indonésienne puisse progresser vers une évaluation complète MSC. La pêcherie est également évaluée dans le cadre du programme En route pour la durabilité, ce qui la rend éligible au fonds d'Aide à la Transition.
Tuna Australia et la pêcherie australienne de thon et carangue de l'Est
Montant accordé : 50 000£
Ce projet permettra d'étudier les sources potentielles d'appâts durables pour la pêcherie australienne de thon et de carangue de l'Est.
La pêcherie a été recertifiée selon le Référentiel Pêcheries MSC en août 2020, Tuna Australia devenant le détenteur du certificat. Les pêcheries ont neuf conditions de certification qui doivent être traitées dans les cinq prochaines années. L'une de ces conditions concerne l'utilisation du calmar à nageoires courtes d'Argentine comme appât. Ces calmars sont largement utilisés dans les pêcheries mondiales de thon à la palangre en raison de leur forme, de leur taille, de leur longévité et de l'attrait qu'ils exercent sur toutes les espèces pélagiques (vivant dans les eaux intermédiaires). Cependant, l'approvisionnement en calmars pour une pêche durable devient de plus en plus coûteux.
Outre les préoccupations mondiales concernant l'impact de la pêche illicite, non réglementée et non déclarée (INN) sur les stocks, les calmars commencent également à être vendus pour la consommation humaine directe. Cette situation exerce de nouvelles pressions sur les stocks, ce qui signifie que les pêcheries de thon devront rechercher d'autres sources d'appât présentant de meilleures références en matière de durabilité. Il pourrait s'agir d'autres espèces de calmars ou d'appâts artificiels.
Grâce à la subvention de l'Ocean Stewardship Fund, Tuna Australia va mener des recherches sur l’historique de l'utilisation d’appâts pour la pêche. Cela permettra de comprendre comment des facteurs tels que le prix, la disponibilité, les espèces cibles et les caractéristiques influencent le choix de l'appât. Une fois que des sources alternatives d'appât auront été identifiées, elles seront testées lors de véritables sorties de pêche pour vérifier leur efficacité.
Un code de conduite volontaire pour un approvisionnement responsable en appâts destiné aux membres de Tuna Australia est également en cours d'élaboration. Il aidera les membres à identifier ce que les autres pêcheries considèrent comme des« approvisionnements responsables" et encouragera leur adoption.
Ce projet est soutenu par notre Fonds pour la Science et la Recherche, car ses résultats seront précieux pour de nombreuses pêcheries palangrières de thon dans le monde.
La Société royale pour la protection des oiseaux (RSPB) et les Pêcheries Durables d'Islande (ISF) , Pêcherie à la lompte en Islande
Montant accordé : 44 509 £
Ce projet testera de nouvelles façons de réduire les prises accessoires non désirées d'oiseaux de mer dans la pêcherie de lompe d'Islande de l'ISF. La pêcherie a été réévaluée et certifiée en novembre 2020, après avoir précédemment perdu son certificat MSC en 2018 en raison de problèmes liés aux prises accessoires d'oiseaux marins et de phoques.
Comme condition de sa certification, la pêcherie doit développer une stratégie de prises accessoires qui n'entrave pas le rétablissement des oiseaux de mer en danger, menacés ou protégés. Cela signifie qu'il faut minimiser les prises accessoires et prouver qu'elles n'ont pas d'impact sur les populations d'espèces menacées telles que les guillemots noirs. La pêcherie a quatre ans à compter de la certification pour atteindre cet objectif, et sera aidée par la Société royale pour la protection des oiseaux (RSPB).
Si diverses mesures techniques d'atténuation se sont avérées efficaces pour réduire les prises accessoires d'oiseaux marins dans les pêcheries à la palangre et au chalut, il n'existe pas de solution claire pour les filets maillants utilisés par la pêcherie de lompe.
Pour protéger les oiseaux des filets maillants, la RSPB, BirdLife International et les ingénieurs de Fishtek Marine Ltd ont mis au point un prototype de dispositif appelé "looming-eyes buoy" (LEB). Il s'agit d'une bouée flottante qui affiche de grands yeux visibles de loin et qui est utilisée pour dissuader les oiseaux. Lors d'essais en mer en Estonie, il a été démontré qu'elle réduisait la présence d'espèces d'oiseaux marins vulnérables.
Cette subvention du Fonds pour la Science et la Recherche financera les essais d'une version actualisée et "adaptée à la pêche" de la bouée LEB avec des pêcheurs de lompe islandais. L'objectif est de réduire les prises accessoires d'oiseaux marins d'au moins 25 %.
L'efficacité de ce dispositif constituerait une avancée significative, tant pour la pêcherie que pour les autres pêcheries à filets maillants du monde entier, car les prises accessoires ont été reconnues comme l'une des trois principales menaces pesant sur les espèces d'oiseaux marins à l'échelle mondiale. Ce dispositif offrirait à l'industrie et aux gestionnaires de la pêche une alternative moins dommageable économiquement que des fermetures de pêcheries.
Pêcheries durables du Groenland et lompe
Montant accordé : 46 381 £
Ce projet permettra de quantifier les prises accessoires dans la pêcherie de lompe de l'ouest du Groenland certifiée MSC et de chercher des moyens de les minimiser. La pêcherie a été recertifiée en février 2021 et a réduit ses prises accessoires d'oiseaux plongeurs. Mais une condition de la certification est de travailler à réduire davantage les niveaux de prises accessoires.
Les oiseaux peuvent s'emmêler lorsqu'ils plongent à proximité des filets maillants, et même un nombre relativement faible de décès peut exercer une pression supplémentaire sur des populations déjà vulnérables. Mais actuellement, il n'existe pas de bonnes mesures d'atténuation disponibles pour les pêcheries qui permettent à la fois de protéger les oiseaux sans réduire de manière significative les quantités capturées.
Grâce à cette subvention du Fonds pour la Science et la Recherche, Sustainable Fisheries Greenland recueillera des données sur les niveaux de prises accessoires et évaluera les effets de la pêche sur les populations d'oiseaux. Si les taux de prises accessoires sont particulièrement élevés dans certaines zones ou à certaines périodes, la pêche pourrait être temporairement fermée pour éviter les prises accessoires. Mais cela pourrait gravement affecter les moyens de subsistance des pêcheurs. C'est pourquoi le projet testera également d'autres moyens de réduire les prises accessoires, comme la modification des filets utilisés. Les filets maillants seront modifiés en ajoutant une maille blanche brillante au fond, ce qui permettra aux oiseaux plongeurs de les voir plus facilement.
S'ils s'avèrent efficaces, les filets maillants modifiés pourraient constituer une solution simple qui aiderait de nombreuses autres pêcheries à réduire les prises accessoires d'oiseaux de mer plongeurs et d'espèces de poissons indésirables sans affecter leur productivité.
Tri Ernawati à l'Université IPB et les pêcheries indonésiennes de vivaneau et de mérou à la palangre de fond, à la drague, au piège et au filet maillant
Montant accordé : 5 000 £
Ce projet identifiera différents stocks de vivaneau dans le détroit de Makassar en Indonésie, afin d'aider le projet d'amélioration de pêcherie (FIP) du groupe indonésien du vivaneau à élaborer un plan de gestion durable de l'espèce. Ce plan aidera la pêcherie à élaborer une stratégie de capture efficace - un outil de gestion essentiel dont la pêcherie aura besoin pour devenir véritablement durable.
Pour pouvoir gérer efficacement les stocks de poissons, il est d'abord important de savoir si le stock est constitué d’un seul grand groupe ou s'il est divisé en sous-populations distinctes.
Bien que le vivaneau soit présent dans toutes les parties du détroit de Makassar, il est envisagé que les zones occidentales (Kalimantan oriental) et les zones orientales (Sulawesi occidental) ont des structures de population différentes. Cela est probablement dû aux différentes profondeurs dans le détroit et aux courants de l'océan Pacifique.
Cette bourse d'études soutiendra la collecte de plus de 350 échantillons de tissus de deux espèces de vivaneaux dans la zone FMA 713 indonésienne dans le cadre d'un projet de recherche de doctorat. Les deux espèces étudiées sont le vivaneau malabar (Lutjanus malabaricus) et le vivaneau à bandes dorées (Pristipomoides multidens). L'analyse génétique des échantillons sera utilisée pour identifier les différents stocks.
La confirmation de la structure génétique de la population de chaque espèce est une étape essentielle dans le développement d'évaluations efficaces des stocks de vivaneaux. Les résultats aideront les membres de l'Association Démersale Indonésienne (ADI) ainsi que le gouvernement indonésien à développer des plans de gestion efficaces de la pêcherie de vivaneau.
Anggini Fuji Astuti de l'Université IPB et le projet d'amélioration de la pêcherie au crabe bleu nageur de la "Blue Swimming Crab Association" (APRI)
Montant accordé : 5 000 £
Ce projet identifiera les espèces capturées accidentellement par la pêcherie de crabe bleu nageur dans la mer de Java en utilisant des techniques d'ADN environnemental (ADNe). La pêcherie fait l'objet d'un projet d'amélioration de pêcherie (FIP) depuis plusieurs années, dirigé par l'APRI, et ses progrès sont désormais vérifiés dans le cadre du programme En route vers la durabilité du MSC.
Des enquêtes menées en 2016 et 2019 par l'APRI ont permis d'identifier cinq espèces de crustacés qui pourraient être vulnérables aux prises accessoires de la pêcherie. Elles se retrouvent accidentellement prises dans les casiers lors de la pêche au crabe bleu nageur. D'autres espèces non désirées, comme le poisson-poney de Jones (Eubleekeria jonesi), peuvent également être capturées accidentellement, mais celles-ci sont réutilisées comme appât et ne sont donc pas gaspillées. Cependant, leur utilisation doit se faire à un niveau durable.
Cette bourse de recherche pour étudiants permettra de collecter des échantillons d'ADN environnemental dans l'environnement local de la mer de Java. Ces échantillons seront comparés à des échantillons d'ADN d'espèces non ciblées interagissant avec la pêche afin de déterminer le niveau de risque auquel elles sont confrontées en raison de la pêche au crabe.
Les résultats renforceront l’étude de l'état des stocks du crabe bleu nageur et amélioreront la compréhension de l'impact de la pêcherie sur l'environnement au sens large. Ces données seront un élément essentiel de l'évaluation de la durabilité de la pêcherie par rapport au Référentiel Pêcheries du MSC.
La pêcherie est également soutenue par le programme Fish for Good, un projet de quatre ans qui aide plus de 25 pêcheries en Indonésie, en Afrique du Sud et au Mexique à améliorer leurs pratiques de pêche en vue de la durabilité.
Katharine Leigh de l'UCSB Bren School of Environmental Science & Management, Californie, et la pêcherie au crabe bleu nageur en Indonésie
Montant accordé : 5 000 £.
Ce projet permettra de développer un modèle pour prédire la survie des crabes bleus nageurs dans les pêcheries indonésiennes en réponse au changement climatique.
L'Indonésie produit actuellement 31% du crabe bleu nageur. Elle est le principal exportateur avec près de 40 000 tonnes de crabe bleu nageur, ce qui représente une contribution annuelle d'environ 179 millions de dollars au PIB de l'Indonésie. Les pêcheries du projet d'amélioration de pêcherie (FIP) de crabe bleu en Indonésie couvrent la quasi-totalité du pays et emploient environ 275 000 pêcheurs et pêcheurs à pied.
Les crabes bleus nageurs passent par de nombreux stades de vie différents, chacun dépendant de types d'habitats distincts. Ceux-ci ont tous leur propre température et leurs propres niveaux de salinité, d'oxygène et d'acidité. La survie du crabe est très sensible à ces conditions.
On s’attend à ce que ces facteurs environnementaux évoluent sous l'effet du changement climatique, transformant ainsi la distribution et l'abondance du crabe bleu nageur en Indonésie. Les changements dans les pêcheries de crabe bleu sont déjà étudiés par "The Environmental Defense Fund".
Cette bourse d'Etudes permettra à un étudiant en master de travailler aux côtés de l'ONG et d'aider le ministère indonésien des affaires maritimes et de la pêche à développer un modèle climatique. Ce modèle présentera des cartes à code couleur identifiant les facteurs importants et les stades de vie particuliers touchés par le changement climatique et les déplacements de populations. Ces cartes fourniront des informations précieuses aux gestionnaires de la pêcherie et les aideront à prendre des décisions, afin qu'ils puissent adapter leurs activités de pêche et réduire le risque de surpêche.
"On-board Social Accountability" (OSA) et "International and Global tuna fisheries"
Montant accordé : 40 119 £
Ce projet examinera les programmes d'observation des pêcheries au niveau mondial et fournira des recommandations pour garantir que les observateurs travaillent dans des conditions sécurisées lorsqu'ils sont en mer.
Les observateurs des pêcheries sont des spécialistes indépendants qui travaillent sur des navires de pêche dans le cadre de programmes de surveillance en mer. Les observateurs recueillent des données indispensables qui sont essentielles pour la gestion durable des pêcheries, comme l'enregistrement des prises accessoires.
Mais les bateaux de pêche peuvent être des lieux de travail dangereux, et les observateurs peuvent se retrouver dans des conditions d’insécurité avec des options limitées pour être secourus ou obtenir une aide médicale. En juillet 2020, le MSC a affecté 100 000 £ de l'Ocean Stewardship Fund à l'amélioration des meilleures pratiques mondiales pour garantir un environnement de travail sûr aux observateurs des pêcheries.
Cette subvention du fonds pour l'Innovation permettra d'identifier les politiques inefficaces qui peuvent conduire à des conditions de travail dangereuses pour les observateurs et recommandera des domaines où la gestion pourrait être améliorée. L'examen portera à la fois sur les pêcheries certifiées MSC et sur les pêcheries non certifiées.
Une deuxième subvention du Fonds pour l'innovation soutient le développement d'une nouvelle plateforme permettant aux observateurs de communiquer en toute sécurité avec une base d'attache. L'association de nouvelles recherches prenant en compte le point de vue des observateurs et des améliorations technologiques pourrait contribuer à des conditions de travail plus sûres.
La recherche comprendra un certain nombre d'entretiens avec des observateurs et des représentants de l'industrie afin de vérifier leurs points de vue et d'aider à identifier les lacunes en matière de formation ou d'orientation.
Saltwater Inc. et Chordata LLC. et des navires volontaires des pêcheries au chalut ou aux engins fixes d'Alaska
Montant accordé : 59 575£
Les observateurs des pêcheries sont des spécialistes indépendants qui sont déployés à bord des navires de pêche commerciale dans le cadre de programmes de surveillance en mer. Les observateurs recueillent des données indispensables qui sont essentielles pour la gestion durable des pêcheries, comme l'enregistrement des prises accessoires.
Mais les navires de pêche peuvent être des lieux de travail dangereux, et les observateurs peuvent se retrouver dans des conditions d’insécurité avec des options limitées en matière de secours ou d'assistance médicale. En juillet 2020, le MSC a affecté 100 000 £ de l'Ocean Stewardship Fund à l'amélioration des meilleures pratiques mondiales pour garantir un environnement de travail sûr aux observateurs des pêches.
Cette subvention du fonds pour l'Innovation soutiendra Saltwater, qui travaille avec des observateurs en mer depuis plus de 30 ans, et Chordata, qui possède une expertise dans le développement de logiciels de pêche sur mesure, afin de créer une plateforme de communication en " one-touch " pour la sécurité des observateurs.
Le projet utilisera un dispositif de communication et de suivi mondial bidirectionnel existant, connu sous le nom de RockSTAR, qui est robuste et étanche, et utilise des satellites pour envoyer des messages depuis n'importe quel endroit de la Terre avec une vue dégagée du ciel. L'équipe développera un logiciel open source sur mesure, à utiliser avec RockSTAR, qui permettra aux observateurs en mer opérant dans des conditions difficiles de communiquer en toute sécurité avec leur bureau d'attache.
Les observateurs pourront s'enregistrer toutes les 24 heures en appuyant sur un bouton, un appel manqué déclenchant une série d'alarmes et une réponse progressive si l'observateur ne peut être contacté. Le système comprendra également un appel SOS d'urgence vers le bureau principal et pourrait être utilisé pour aider à signaler les activités de pêche illégales, qui peuvent affecter la sécurité des observateurs.
Le logiciel sera disponible sur les tablettes et les téléphones mobiles, ainsi que sur le dispositif RockSTAR, et devrait également améliorer la rapidité et la qualité des données des observateurs. La plateforme sera testée sur le terrain dans des pêcheries certifiées MSC, telles que la pêcherie au colin du golfe d'Alaska et la pêcherie au chalut de fond à accès limité de la côte Ouest des Etats-Unis afin de valider le système. Les chercheurs espèrent disposer d'une plateforme évolutive d'ici la fin novembre 2022, qui, si elle est adoptée à grande échelle, pourrait contribuer à améliorer la sécurité des observateurs à l'échelle mondiale.
Une deuxième subvention du Fonds pour l'innovation soutient un examen mondial des programmes d'observation régionaux et nationaux, en interrogeant à la fois des représentants de l'industrie et des observateurs. De nouvelles recherches associant les points de vue des observateurs et les améliorations technologiques pourraient contribuer à des conditions de travail plus sûres.
Le fonds d'Aide à la Recertification récompense les pêcheries qui ont fait preuve d'un engagement substantiel envers le programme MSC et la durabilité.
Le fonds d'Aide à la Recertification aide les pêcheries certifiées MSC à couvrir les coûts des organismes de certification pour leur deuxième audit de recertification ou les suivants. Les subventions du fonds d'Aide à la Recertification sont calculées proportionnellement aux coûts des frais d'audit du demandeur.
Les subventions 2021 du fonds d'Aide à la Recertification :
-Pêcherie de crevette nordique au chalut du Golfe de Saint-Laurent
Détenteurs du certificat: L’Association Québécoise de l’Industrie de la Pêche (AQIP), L’Association Coopérative des Pêcheurs de L’îIle Ltée, Association of Seafood Producers Inc. (ASP), Produits Belle-Baie Ltée
Détenteur du certificat : Canadian Highly Migratory Species Foundation (CHMSF)
- Pêcherie norvégienne de hareng de Mer du Nord
Détenteur du certificat: Norwegian Fishermen’s Association
- Pêcherie de hareng de Norvège (stock reproducteur)
Détenteur du certificat: Norwegian Fishermen’s Association
- Pêcherie de limande à queue jaune au chalut du Grand Banc - OCI
Détenteur du certificat: Ocean Choice International
- Pêcherie de légine à la palangre de la mer de Ross
Détenteur du certificat: Silvifish Resources Ltd.
- Pêcherie de Pétoncle du large de l'est du Canada
Détenteur du certificat: Seafood Producers Association of Nova Scotia
- Pêcherie de poissons plats de la BSAI et de la GOA
Détenteur du certificat: Alaska Seafood Cooperative
- Pêcherie de cabillaud du Pacifique de la BSAI et de la GOA
Détenteur du certificat: Alaska Fisheries Development Foundation
2020
Université de Windsor et les pêcheries de flétan du Groenland
Montant accordé : 50 000£
Ce projet consiste à définir des critères pour évaluer la santé des requins du Groenland et quantifier leur mortalité en les équipant de balises de suivi.
Les chercheurs du Hussey Lab de l'Université de Windsor étudient également des méthodes de réduction des prises accessoires et accidentelles et mettent au point des moyens de manipuler et de relâcher ces requins en toute sécurité.
A l'heure actuelle, on ignore en grande partie le taux de survie des espèces capturées et remises en liberté. Il est donc difficile d'évaluer le taux de mortalité résultant des prises accessoires et accidentelles et de déterminer les taux acceptables de ces captures à l'avenir.
Le requin du Groenland est un superprédateur qui peut atteindre cinq mètres de long et vivre des centaines d'années. La lente reproduction des requins les rend particulièrement vulnérables aux captures accidentelles.
Les pêcheries de flétan du Groenland au chalut et au filet maillant, qui opèrent au large de la côté Est du Canada, ont récemment obtenu la certification MSC. L'une des conditions de leur certification est de recueillir des données plus précises sur les prises accessoires et accidentelles et d'aider à évaluer l'état de la population de requins du Groenland dans la zone de pêche.
Le rôle crucial des partenaires du secteur de la pêche dans la réussite du projet
Malgré les restrictions de voyage dues à la crise sanitaire et les retards dans la fabrication des balises, les chercheurs ont collecté leurs premières données avec succès. Ne pouvant pas accéder
aux bateaux, ils ont formé les équipages et les observateurs des pêches au marquage des requins. Les ateliers n'étant pas non plus possibles, un manuel d'instructions détaillé expliquant la
méthode et les données à collecter a été fourni aux partenaires du secteur.
Les retards pris dans le lancement du projet en raison de la pandémie
n'ont permis d'utiliser que 10 des 20 balises d'archivage par satellite (PSAT) prévues. Ces balises spécialisées
peuvent fournir
des données à distance au moment où elles sont libérées automatiquement. Le requin n'a donc pas besoin d'être recapturé, comme c’était le cas avec les anciennes méthodes de marquage.
Au total, 10 balises ont été posées en 2020 et 8 d’entre elles ont fourni des données avec succès. Pendant que les résultats sont analysés, une deuxième et dernière
phase de marquage se poursuivra prochainement. Au total, 36 balises devraient être appliquées entre mai et décembre 2021.
Manipulation et libération en toute sécurité des requins du Groenland
L'élaboration d'un guide de manipulation et de remise à l'eau en toute sécurité des requins du Groenland et des raies lors de prises accessoires et accidentelles est également en cours.
Les chercheurs travaillent avec des observateurs des pêches pour comprendre comment ces espèces sont actuellement rencontrées et manipulées, afin d'adapter leurs recommandations de manipulation sécurisée
aux pêcheries de la région.
Les scientifiques travaillent également en étroite collaboration avec les acteurs de
la filière pêche et les représentants des gouvernements (fédéral et territorial) dans le cadre d'un groupe de travail sur les requins du Groenland. Ils pourront ainsi faire part de leurs observations et de
leurs recommandations à toutes les pêcheries de la région qui rentrent en contact avec ces requins du Groenland.
« Nous en savons très peu sur la biologie fondamentale, la physiologie, l’écologie et le comportement de ce requin des profondeurs, peu étudié et à longue durée de vie. Je suis ravi de recevoir un financement pour ce projet qui nous aidera à comprendre les conséquences que l’interaction avec des engins de pêche peut avoir sur les populations locales de requins. »
Brynn Devine, Université de Windsor
La flotte d'Echebastar et la pêcherie à la senne coulissante de thon listao
Montant accordé : 49 980£
Ce projet vise à améliorer la durabilité des opérations de pêche faisant appel à des dispositifs de concentration de poissons (DCP) dans l'océan Indien.
Les DCP sont des objets (faits par l'homme) utilisés pour attirer les poissons de haute mer comme le thon. Un DCP se compose généralement de bouées flottantes destinées à attirer les poissons prédateurs en créant un mini-écosystème marin.
Le nombre important de thons qui chassent près des DCP peut attirer de plus gros prédateurs, comme les requins. Lorsque le thon est pêché dans l'océan dans des filets, des espèces non visées peuvent devenir des prises accessoires.
La pêcherie d’Echebastar,certifiée MSC, pêche le thon listao dans l'océan Indien. Son projet devrait permettre de mieux comprendre l'impact des DCP sur les espèces locales et ainsi réduire les conséquences indésirables.
Un voyage pour marquer des requins soyeux
En octobre 2020, le senneur d'Echebastar, Jai Alai, a entamé un voyage de 28 jours autour des Seychelles. À bord du navire, le partenaire de recherche de la pêcherie
AZTI a réussi à marquer 28 requins soyeux avec des balises satellites. Cette initiative visait à surveiller les schémas migratoires et la mortalité due aux prises accessoires.
Les requins ont été identifiés par leur sexe et des échantillons de sang ont été prélevés. Cette opération permet de mesurer l'anoxie (manque d'oxygène dû à la sortie de l'eau). Des échantillons ont également été prélevés à différentes phases de la pêche afin d'aider à identifier où et quand des blessures peuvent se produire.
Echebastar a mis en place sa propre politique de durabilité et son propre code de bonnes pratiques. Ainsi, la pêcherie a pris des mesures pour réduire la capture d'espèces non ciblées et favoriser leur survie après la remise à l'eau. Un second tapis roulant double sur le navire est utilisée pour relâcher immédiatement les requins soyeux piégés ou ceux qui arrivent sur le pont de pêche. Selon les premières constatations, cela permet de réduire considérablement leur mortalité après la remise en liberté.
Des solutions pour empêcher la pêche fantôme
Les DCP dérivants, abandonnés ou perdus peuvent nuire aux écosystèmes marins vulnérables (EMV) comme les récifs coralliens. Ils peuvent générer un phénomène de pêche fantôme, de pollution, et entraîne la perte d’engins de pêche coûteux. En effet, les DCP dérivants ne sont pas ancrés au fond de la mer et peuvent finir par s'échouer sur le rivage en raison des courants océaniques régionaux qui les déplacent.
Le projet soutient l’initiative FAD Watch, mise en place aux Seychelles, qui consiste à intercepter les DCP perdus. Le but du projet est d'étudier les dommages causés aux coraux par des DCP abandonnés et de déterminer si l'initiative FAD Watch est efficace pour traiter ces problèmes.
AZTI et la pêcherie mènent également des recherches sur la conception et la fabrication de DCP biodégradables.
Ce projet financé par le Fonds d'Appui pour la Pêche Durable devrait prendre fin en 2022 et les informations recueillies serviront à définir de potentielles nouvelles mesures de gestion. Les conclusions de cette étude pourraient contribuer à accélérer la durabilité et la certification d'autres pêcheries de la CTOI (Commission des thons de l'océan Indien).
« Ce financement est une reconnaissance de la contribution du projet Echebastar au renforcement de la durabilité de l'ensemble de la pêche au thon à senne coulissante dans l'océan Indien. Le financement permettra d'adopter une approche plus rigoureuse pour aborder plusieurs questions importantes, tout en fournissant une base pour identifier les domaines où des travaux supplémentaires pourraient être nécessaires. »
Jose Luis Jauregui Pesqueras Echebastar S.A.
Southern Inshore Fisheries and Conservation Authority (IFCA) avec le Dorset Wildlife Trust (DWT) et la pêcherie de palourdes et de coques du port de Poole
Montant accordé : 21 056£
Ce projet vise à renforcer les compétences des pêcheurs en matière d'identification des espèces protégées. Un guide illustré et imperméable sera produit dans le cadre de ce partenariat
entre pêcheurs et défenseurs de l'environnement.
La pêcherie de palourdes et de coques du port de Poole et ses
partenaires cherchent des moyens de réduire l'impact de la pêche artisanale sur les espèces
en danger, menacées et protégées. Ensemble, ils créeront également des questionnaires permettant aux pêcheurs d'enregistrer leurs interactions avec ces espèces et des habitats
tels que les marais salés et les herbiers marins, où vivent des animaux comme les sabelles paon ou les phoques.
Le projet vise à montrer aux autres pêcheries qu'elles peuvent améliorer la durabilité de leur activité par le biais de programmes de sensibilisation. Il sera particulièrement pertinent pour les autres pêcheries de coques de l'Atlantique Nord, du Royaume-Uni, et pour celles qui travaillent dans les aires marines protégées (AMP).
« Nous sommes ravis de continuer à sensibiliser la communauté côtière à l'importance de la pêche et à la façon dont elle est gérée, et de partager notre compréhension unique des différents habitats et espèces du port de Poole. »
Robert Clark Southern Inshore Fisheries and Conservation Authority
L'International Pole and Live Foundation (IPNLF) et la pêcherie de thoniers canneurs de Kendari (thon listao et albacore)
Montant accordé : 49 980£
Ce projet soutient une collaboration entre différents secteurs pour que les pêcheries d’Indonésie obtiennent la certification de pêche durable. Il vise à démontrer les effets d'une bonne gestion de la pêche et ses avantages pour améliorer les conditions de vie des communautés côtières.
Le Fonds d'Appui pour la Pêche Durable du MSC soutient des projets pour une meilleure transparence de la chaîne d'approvisionnement du thon indonésien. Ainsi, les pêcheries de thon durable pourraient voir leur accès à ce marché facilité et la demande augmenter.
Le projet est supervisé par le comité de pilotage du projet d'amélioration des pêcheries qui comprend :
Ses progrès sont suivis par le programme En transition vers le MSC, une condition nécessaire pour que la pêcherie soit éligible au Fonds d'Appui pour la Pêche Durable.
La pêcherie est également soutenue par Fish For Good, un projet sur quatre ans visant à accompagner les pêcheries d'Afrique du Sud, d'Indonésie et du Mexique vers des pratiques de pêche plus durables.
Formation d'observateurs certifiés par le gouvernement
Malgré les restrictions liées à la crise sanitaire et les interdictions de naviguer tout au long de l'été dues aux mauvaises conditions météorologiques, le projet a bien avancé dans la mise en œuvre du Projet d'Amélioration des Pêcheries (FIP).
Du personnel local a été embauché sur le terrain, la formation d'observateurs de pêches certifiés par le gouvernement a été facilitée et l’organisation de la formation a été coordonnée avec le ministère des Affaires Maritimes et des Pêches.
Il y a actuellement un manque d'observateurs formés au contrôle des opérations de pêche. L’arrivée de ce personnel sera donc très appréciée et portera à 10 le nombre total d'observateurs disponibles à Kendari pour mener à bien les FIP de ces pêcheries de thon.
L'IPNLF a également développé des applications de journal de bord électronique pour faciliter la collecte des données des observateurs et a cartographié l'emplacement des dispositifs de concentration de poissons (DCP) ancrés et non enregistrés. L’AP2HI a également mis en place un nouveau code de conduite, signé par les parties prenantes, pour renforcer leur engagement envers les FIP.
Cartographie de l'utilisation d’engins de pêche
Neuf voyages de 30 jours maximum chacun ont été effectués par les observateurs, collectant des données scientifiques telles que la composition des captures et l'utilisation d’appâts. Les observateurs ont cartographié avec succès l'emplacement de 93 DCP et de 14 carrelets (filets en forme de sac immergés puis levés hors de l'eau). Ils ont également déployé des dispositifs de suivi des navires pour vérifier l'étendue de leurs zones de pêche.
Ces données sur les DCP sont partagées avec le ministère pour son portail en ligne DIVA TUNA. Ainsi, le gouvernement pourra mieux contrôler la conformité aux nouvelles réglementations des utilisations de DCP.
« Grâce à ce financement, nous pourrons aider les pêcheries thonières artisanales à s'engager dans la gestion des pêches, à collecter des données scientifiques très utiles et à développer les meilleures pratiques de pêche. »
Jeremy Crawford International Pole & Line Foundation
Pronatura Noroeste et la pêcherie d'oursin rouge du Pacifique
Montant accordé : 50 000£
Ce projet a pour but d'aider la pêcherie mexicaine d'oursin rouge à obtenir la certification MSC d'ici janvier 2025. Depuis la mise en place d'un Projet d'Amélioration des Pêcheries (FIP) en janvier 2020, des progrès significatifs ont été réalisés en matière de durabilité.
Une pré-évaluation au regard du Référentiel Pêcheries du MSC a montré que la pêcherie répondrait aux exigences minimales, mais serait probablement soumise à plusieurs conditions de certification. Ces conditions sont des améliorations à apporter avant la fin d'une période de certification (généralement cinq ans).
La pêche à l'oursin rouge est principalement pratiquée par des plongeurs équipés de matériel de plongée de type narguilé. L'équipement comporte une pompe à air fixée à un bateau pour permettre aux plongeurs de respirer. Ces derniers délogent les oursins à l’aide d'un crochet. Il s’agit d’une méthode très sélective. Les gonades sont vendues sur les marchés asiatiques, notamment en Chine, à Hong Kong et à Taïwan, mais aussi aux États-Unis, et coûtent environ 25-30 USD par kilogramme.
Une nouvelle évaluation montre que le stock d'oursins se porte bien
Depuis le versement du financement, une nouvelle évaluation du stock a été publiée dans un article scientifique issu d'une thèse de doctorat et évalué par des pairs. Cette étude montre que, d'une manière générale, le stock est en bonne santé, mais certains bancs sont sujets à la surexploitation et requièrent des actions de reconstitution. Ces résultats servent également à établir une stratégie de capture qui fournira à la pêcherie un outil de gestion afin de garantir la pérennité du stock.
Dans les zones où une surexploitation est présente, un plan de reconstitution du stock est presque achevé, parallèlement à un nouveau protocole de surveillance proposé à l'Institut national de la pêche (INAPESCA). Une trop forte concentration d'oursins peut perturber l'équilibre écologique. En l'absence de prédateurs naturels comme les loutres de mer, la pêche peut contribuer à réguler leur population. De même, lorsque des secteurs sont surexploités, des mesures de reconstitution sont envisagées, notamment la relocalisation d’oursins, la replantation de macroalgues, la protection des plus gros individus ou l'arrêt total de la pêche. Pour de meilleurs résultats, une combinaison de stratégies a été proposée.
Encourager les pêcheurs à prendre part aux opérations de restauration
La pêcherie d'oursin rouge de Basse-Californie est l'une des deux pêcheries bénéficiant d'un financement et soutenues par l'organisation de protection de la nature Pronatura Noroeste. Cette dernière est un partenaire local stratégique du projet mexicain Fish for Good du MSC.
Un protocole d'accord a été signé en janvier 2020 par des chercheurs, 16 groupes de pêcheurs, trois agences gouvernementales et Pronatura, contribuant à assurer la longévité et les progrès de ce FIP. Les avancées de la pêcherie ont été vérifiées dans le cadre du programme En transition vers le MSC. Ce processus constitue un critère d'éligibilité pour bénéficier du programme.
Toute une série de supports de communication, notamment des vidéos, des affiches et des brochures, a été élaborée pour inciter les pêcheurs à contribuer à la reconstitution de la population d'oursins.
La pêcherie a également été présentée comme un « choix responsable » lors de la campagne nationale sur les produits de la mer durables « Pesca con Futuro », initiée par la COMEPESCA, ainsi que lors d'un projet pilote de traçabilité lancé avec Go Chain et les producteurs locaux Eripac. Cette décision a été motivée par une nouvelle loi japonaise sur la pêche qui exigera probablement que les importations d'oursins proviennent de sources durables et soient traçables.
« La surpêche est l'une des plus grandes menaces auxquelles nos océans sont actuellement confrontés. Il s'agit clairement d'une situation où tout le monde est perdant : les pêcheurs perdent des revenus, l'environnement perd sa fonctionnalité et les consommateurs perdent l'accès à une nourriture délicieuse et saine. Pour sauver nos océans, il est essentiel de prendre des mesures pour inverser le recours à la surpêche, notamment par une gestion efficace et en luttant contre la pêche illégale. Les initiatives du Fonds d'Appui pour la Pêche Durable du MSC et de Pronatura Noroeste sont essentielles pour restaurer la santé des océans et lutter contre la pauvreté. »
Gustavo D. Danemann, Pronatura Noroeste A.C.
BirdLife Afrique du Sud et la flotte de merlu au chalut d'Afrique du Sud
Montant accordé : 49 949£
Ce projet de recherche de BirdLife Afrique du Sud vise à développer des mesures adaptées d'atténuation des prises accidentelles d’oiseaux.
Les captures accidentelles d'oiseaux marins menacés constituent un problème pour de nombreuses pêcheries. En haute mer, les lignes d'effarouchement des oiseaux (lignes tori) constituent un moyen de dissuasion efficace pour la flotte de merlu au chalut d’Afrique du Sud. La pêcherie côtière ne dispose cependant pas des caractéristiques structurelles et opérationnelles nécessaires pour empêcher les oiseaux d'entrer en collision avec les filets de la même manière.
Afin de contrôler les prises accidentelles d'oiseaux, le projet prévoit l'utilisation de barrages anti-oiseaux et de nouvelles lignes tori, des modifications structurelles, des changements dans la gestion des abats ainsi que l'installation de dispositifs de surveillance électronique. Si le projet se révèle efficace, la recherche bénéficiera à d'autres Projets d'Amélioration des Pêcheries (FIP).
Ce projet a été financé par la branche Sciences et Recherche du Fonds d'Appui pour la Pêche Durable.
« Nous étions conscients de la nécessité de ce programme de recherche depuis longtemps, mais en raison du manque de financement et de l’absence d'un bénéfice direct pour la flotte de pêche, nous n'avions pas pu obtenir de soutien l'obtention du financement du MSC »
Andrea Angel BirdLife Afrique du Sud
Le Fonds d'Aide à la Recertification récompense les pêcheries qui ont fait preuve d'un engagement significatif envers le programme MSC et la durabilité.
Le Fonds d'Aide à la Recertification aide les pêcheries certifiées MSC à prendre en charge les frais liés à leur deuxième audit de recertification ou un audit ultérieur auprès d’un l'organisme d'évaluation de la conformité (OEC). Les subventions du Fonds d'Aide à la Recertification sont calculées proportionnellement aux frais d'audit assumés par le demandeur.
Les fonds 2020 ont été accordé à :
Détenteurs du certificat : La Coopérative de conservation du merlan du Pacifique (Etats-Unis), la Commission de la pêche au chalut de l'Oregon et l'Association des pêcheurs de merlu du Pacifique (Canada)
Détenteurs du certificat : L'Association des Producteurs de Fruits de Mer, l'Association Coopérative des Pêcheurs de l'Ile (ACPI) et Northsyde Prcessing Ltd
WWF Afrique du Sud et la pêcherie de moules sur corde d'Afrique du Sud
Montant accordé : 49 993£
Ce projet vise à aider la pêcherie de moules sur cordes d'Afrique du Sud à se conformer au Référentiel Pêcheries du MSC en développant de meilleures méthodes pour éviter de nuire aux espèces en danger, menacées et protégées (ETP).
La pêcherie élève des naissains de moules (huîtres juvéniles) à l'état sauvage dans la baie de Saldagne, dans la province du Cap-Occidental. Les naissains se fixent puis grandissent sur des cordes suspendues à des palangres ou à des radeaux pendant environ un an avant d'être récoltés.
Les deux espèces de moules cultivées sont la moule noire indigène (Choromytilus meridionalis) et la moule méditerranéenne (Mytilus galloprovincialis).
En collaboration avec le WWF Afrique du Sud, la pêcherie a lancé avec succès un projet d'amélioration des pêcheries (FIP) en vue de la certification MSC. Le FIP est dirigé par un comité de pilotage qui comprend :
- Le ministère de l'Environnement, des Forêts et des Pêches (DEFF)
- Les représentants des pêcheries
- WWF Afrique du Sud
Ses progrès sont suivis par le programme En transition vers le MSC, une condition nécessaire pour l’éligibilité au Fonds d'Appui pour la Pêche Durable.
La pêcherie est également soutenue par Fish For Good, un projet sur quatre ans visant à orienter les pêcheries d'Afrique du Sud, d'Indonésie et du Mexique vers des pratiques de pêche plus durables.
Suivi des impacts sur l'environnement au sens large
Afin de gérer et d'atténuer efficacement les risques pour l'environnement local, des responsables de sites ont été formés à la détection et au signalement des espèces menacées, ainsi qu'à l'élaboration de plans de gestion environnementale.
Ils surveillent également l'impact environnemental du nettoyage des organismes nuisibles sur les cordes. Dans les environnements aquatiques, des espèces indésirables se déposent en permanence sur les surfaces, on parle d’« encrassement biologique ».
Ces organismes nuisent aux élevages en se fixant eux-mêmes sur les mollusques. Ils peuvent ralentir la croissance et les chances de survie des moules, ou rendre les cordes si lourdes que les palangres auxquelles elles sont attachées se détachent.
Afin d’éviter cette situation, les pêcheurs lèvent régulièrement les cordes et retirent les organismes indésirables des lignes de moules. Pour s'assurer qu'il n'y a pas d'impact à long terme sur les habitats des fonds marins environnants, une stratégie de gestion de l’encrassement biologique est en cours d'élaboration pour comprendre et atténuer toute incidence.
« Je suis très heureux de recevoir ce financement, car il permettra de mettre davantage l'accent sur l'amélioration de la durabilité des pêcheries dans les pays en développement. »
Craig Smith WWF Afrique du Sud
Pronatura Noroeste et la pêcherie de langouste rouge de la côté Ouest du Mexique
Montant accordé : 50 000£
Ce projet a pour but d'améliorer la gestion du stock septentrional de la pêcherie de langouste de Basse-Californie, dans le cadre d'un Projet d'amélioration des pêcheries (FIP) établi en janvier 2020. L'objectif est que la pêcherie obtienne la certification MSC d'ici décembre 2024.
Environ 90 % des langoustes du Mexique sont capturées dans la région de Basse-Californie par des pêcheries artisanales. Faute de planification à long terme, on assiste à une surexploitation, à une perte de biodiversité et à une augmentation de la pression économique. La pêche illégale est également un problème majeur dans la région.
Une pré-évaluation au regard du Référentiel Pêcheries du MSC a montré que la pêcherie répondrait aux exigences minimales, mais serait probablement soumise à plusieurs conditions de certification. Ces conditions sont des améliorations à apporter avant la fin d'une période de certification (généralement cinq ans).
Des outils pour assurer une gestion durable des pêcheries
Depuis le versement des fonds, le projet de la pêcherie a progressé de façon significative vers la durabilité, en développant une stratégie et des règles de contrôle des captures, en parallèle d’une nouvelle évaluation du stock réalisée par l'Institut national de la pêche (INAPESCA, Mexique). Une analyse plus approfondie a révélé que le stock est suffisamment différent des sous-populations de langoustes environnantes, ce qui signifie qu'il serait géré en tant qu'unité distincte. Ces outils permettront de s'assurer que la pêcherie est gérée efficacement et que les taux de capture sont adaptés à l'état du stock.
Les pêcheries observent également l'impact de leur activité sur les espèces utilisées comme appât, ainsi que les interactions avec les requins. Bien que les prises accessoires ne soient pas considérées comme un risque pour les populations de squales, les pêcheurs doivent signaler si des requins apparaissent dans les pièges et s'ils ont été relâchés sains et saufs. Des données sont également compilées à partir d'autres pêcheries de langoustes au sujet de l’impact des casiers sur les habitats des fonds marins. Ces données seront essentielles pour comprendre l'impact de la pêcherie sur l'écosystème au sens large. Il s’agit d’un élément essentiel de toute évaluation du MSC.
Encourager la participation des acteurs de la pêche
La pêcherie de langouste de Basse-Californie est l'une des deux pêcheries bénéficiant d'un financement en collaboration avec l'organisation de protection de la nature Pronatura Noroeste. Cette dernière est un partenaire local stratégique du projet mexicain Fish for Good du MSC.
Un protocole d'accord a été signé en janvier 2020 par 12 groupes de pêcheurs, trois agences gouvernementales et Pronatura Noroeste. Les avancées des pêcheries ont été vérifiées dans le cadre du programme En transition vers le MSC. Ce processus constitue un critère d'éligibilité pour bénéficier du programme.
Le projet a permis de créer du matériel de formation, notamment des brochures, des affiches et trois vidéos avec la participation efficace des acteurs du secteur, afin de soutenir les représentants des pêcheurs mobilisés pendant la pandémie. La formation inclut également des stratégies de suivi et de capture, ainsi que des outils de contrôle de la pêche.
La pêcherie a aussi été reconnue par le marché. Elle a été présentée comme un choix responsable lors de la campagne nationale sur les produits de la mer durables Pesca con Futuro, initiée par la COMEPESCA. Parallèlement à une alliance avec Go Chain et les producteurs locaux, la coopérative Litoral a également lancé un projet pilote afin de mettre en place un système de traçabilité. Cette initiative devrait permettre de garantir aux produits de ces pêcheries un nouvel accès aux marchés asiatiques.
« Il est extrêmement difficile de garantir la durabilité des pêcheries artisanales dans les pays en développement en raison d’une gouvernance limitée sur le terrain, du manque d'incitations et de la vision à court terme qui prédomine en ce qui concerne les ressources naturelles. Le MSC incite les différents acteurs du secteur à conjuguer et harmoniser leurs efforts afin de progresser vers la durabilité et être ainsi reconnus et récompensés pour leurs actions. »
Gustavo D. Danemann Pronatura Noroeste A.C.
VisNed et The Joint Demersal Fisheries
Montant accordé : 50 000£
Ce projet vise à trouver un moyen efficace de répertorier les espèces menacées rencontrées par les pêcheurs.
Il est important que les pêcheries déclarent avec précision leurs interactions avec les espèces en danger, menacées et protégées (ETP). Cependant, ce processus peut s'avérer difficile car les équipages sont très occupés et n'identifient pas toujours correctement les espèces, surtout si les listes et les cartes auxquelles ils se réfèrent se dégradent ou se perdent en mer.
Ce groupe multinational de pêcheries travaille au perfectionnement de l'application pour smartphone Mofi, destinée au suivi des mouvements des pêcheries.
Il sera alors possible d'améliorer la qualité des données sur les espèces et de démontrer que les pêcheries évitent les écosystèmes marins vulnérables (EMV). Les pêcheries pourront documenter leurs "découvertes intéressantes" en partageant des photos. L'application sera multilingue, et donc accessible aux pêcheries du monde entier.
Soutien aux objectifs de conservation de la nature
Depuis le début du projet, VisNed a été contacté par plusieurs organisations pour inclure des espèces pertinentes dans l'application, comme l'esturgeon de l'Atlantique (espèce menacée) ainsi que d'autres espèces de requins et de raies, comme l’ange de mer.
VisNed s'est engagé auprès de l'Organisation Non Gouvernementale environnementale néerlandaise ARK Nature pour s'assurer que l'application puisse fournir des informations utiles, par exemple si l'animal a été marqué. Cette ONG tente de restaurer les populations d'esturgeons, de requins et de raies. Toutes les données collectées par les pêcheurs seront précieuses pour ses actions de conservation.
VisNed rassemble actuellement des images pertinentes qui pourront être utilisées sur l'application afin d'identifier les espèces. Elle a également renforcé les fonctions de saisie et d'exportation des données sur les prises accessoires et accidentelles. VisNed espère disposer d'une application complète et fonctionnelle d'ici fin 2021.
« Le financement permettra la mise à disposition d'une application simple d'utilisation qui permettra de recenser les interactions avec les espèces en danger, menacées et protégées. La multiplication des technologies numériques transforme véritablement notre compréhension des interactions entre la pêche et les cosystèmes. »
Wouter van Broekhoven VisNed
WWF Afrique du Sud et la pêcherie sud-africaine de thoniers canneurs (thon germon)
Montant accordé : 50 000£
Ce projet vise à aider la pêcherie sud-africaine de thoniers canneurs (thon germon) à respecter le Référentiel Pêcheries du MSC en établissant des règles bien définies de contrôle des captures. Celles-ci permettront à la pêcherie de gérer efficacement tout futur changement dans le niveau des stocks.
La pêcherie exerce principalement ses activités au large des côtes sud et ouest, autour de Cape Town et jusqu'à la frontière namibienne. Les pêcheurs utilisent des cannes en bambou avec un bas de ligne et des hameçons non barbelés pour attraper et remonter le thon germon.
Alors que l’activité des canneurs entraîne très peu de prises accessoires, l'état du stock de thon suscite des inquiétudes. La capture accidentelle d'oiseaux marins menacés dans le cadre de la pêche doit également être surveillée.
En collaboration avec le WWF Afrique du Sud, la pêcherie a lancé avec succès un Projet d'amélioration des pêcheries (FIP), en formant un comité de pilotage qui réunit :
- - Le ministère de l'Environnement, des Forêts et des Pêches (DEFF)
- - Les représentants des pêcheries
- - L'International Pole et Line Foundation
- - BirdLife Afrique du Sud
- - WWF Afrique du Sud
Ses progrès sont suivis par le programme En transition vers le MSC, une condition nécessaire pour l’éligibilité au Fonds d'Appui pour la Pêche Durable.
La pêcherie est également soutenue par Fish For Good, un projet sur quatre ans visant à accompagner les pêcheries d'Afrique du Sud, d'Indonésie et du Mexique vers des pratiques de pêche plus durables.
Collaboration et actions multi-secteurs
Des équipes d'action ont été créées pour réfléchir à des règles efficaces de contrôle des captures et à des plans de gestion de la pêche.
Les règles déjà mises en place avec certaines organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) vont contribuer à se renseigner sur le stock de thon germon de l'Atlantique Sud. Un plan de gestion des pêches efficace contribuera à protéger la bonne santé du stock à long terme et à garantir que chaque partie prenante respecte ses engagements.
Une équipe d'observateurs des pêches a été formée fin 2020. La pêcherie disposera donc d'un système de contrôle précis pour recueillir des informations sur les captures. Ces données seront nécessaires pour évaluer la pêcherie par rapport au Référentiel Pêcheries du MSC.
Une analyse des espèces en danger, menacées et protégées (ETP) susceptibles d'interagir avec la pêcherie est également en cours. La pêcherie pourra ainsi développer des mesures plus efficaces pour éviter de nuire à ces espèces.
« La pêche en Afrique du Sud est pratiquée dans des écosystèmes marins essentiels sur le plan écologique, dans un contexte de biodiversité marine considérée comme hautement menacée. Ce projet marque une étape majeure dans la préservation de ces écosystèmes vitaux tout en garantissant les moyens de subsistance des pêcheurs sud-africains. »
Craig Smith WWF Afrique du Sud
L'International Pole et Line Foundation (IPNLF) et la pêcherie à la ligne à main de thon albacore de Kendari
Montant accordé : 50 000£
Ce projet aidera les pêcheries indonésiennes d'albacore à progresser en vue de la certification MSC.
Les pêcheries pratiquent la pêche à la ligne à main qui consiste, pour les pêcheurs, à déployer une seule ligne et un seul hameçon à partir d'un bateau à l’arrêt. Lorsqu'un thon mord, le pêcheur le ramène à la main. Une fois dans le bateau, le thon est placé dans un bac de glace pour conserver sa fraîcheur.
Les porteurs du projet sont :
- - L'International Pole and Line Foundation (IPNLF)
- - L'Asosiasi Perikanan Pole & Line dan Handline Indonesia (AP2HI)
- - Le ministère des Affaires Maritimes et des Pêches d'Indonésie (MMAF)
Ses progrès sont suivis par le programme En transition vers le MSC, une condition nécessaire pour que la pêcherie soit éligible au Fonds d'Appui pour la Pêche Durable.
La pêcherie est également soutenue par Fish For Good, un projet sur quatre ans qui accompagne les pêcheries d'Afrique du Sud, d'Indonésie et du Mexique vers des pratiques de pêche plus durables.
Améliorer le suivi des opérations de pêche
Malgré les circonstances inhabituelles de cette année dues à la crise sanitaire, le projet a bien avancé. L'IPNLF a recruté et formé des agents recenseurs dans les ports pour recueillir des données essentielles lors des débarquements. Ils ont équipé 19 navires de dispositifs de suivi et d’appareils photo dédiés à la prise de vue en time-lapse pour aider à surveiller les activités de pêche. Cette démarche permettra notamment de repérer si des activités de pêche se déroulent dans des zones marines protégées.
Un nouveau code de conduite a été élaboré par l’APH2I et signé par les parties prenantes de leurs projets d'amélioration des pêcheries (FIP). Ce nouveau code prévoit une formation aux principes du FIP, à l'identification et à l'atténuation des espèces menacées, de même qu'à l'enregistrement des navires et aux normes nationales de manipulation du poisson pour éviter sa décomposition.
Les données recueillies par les recenseurs au cours des 67 sessions de pêche contribueront à l'évaluation des pêcheries selon le Référentiel Pêcheries du MSC. Elles permettront notamment de démontrer que les pêcheries diminuent leurs impacts sur l'écosystème au sens large.
L'IPNLF a participé à des ateliers techniques pour aider à soutenir le développement de stratégies de pêche en eaux archipélagiques lors des réunions de la commission des pêches du Pacifique occidental et central. Des stratégies de capture appropriées, qui permettent aux pêcheries de s'adapter à l'évolution des stocks, sont essentielles pour la préservation des produits de la mer.
« Ces pêcheries sont liées aux moyens de subsistance et au mode de vie des populations. Il est de notre responsabilité de veiller à ce que ce secteur puisse se développer durablement et rester viable à l'avenir. »
Jeremy Crawford International Pole & Line Foundation (IPNLF)
ZSL (Société zoologique de Londres) et les pêcheries de flétan et de crevettes du Groenland
Montant accordé : 49 789£
L’Institut de zoologie de la ZSL, en collaboration avec Sustainable Fisheries Greenland et l'Institut des ressources naturelles du Groenland (GINR), travaille avec plusieurs pêcheries de l’ouest du Groenland dans le but de collecter des données sur les habitats marins vulnérables en eaux profondes. Les pêcheurs, qui sont amenés à suivre le déplacement des stocks en raison du changement climatique, pourront ainsi s'assurer qu'ils évitent les écosystèmes marins vulnérables.
Le changement climatique a des effets considérables sur de nombreuses pêcheries, notamment dans les régions arctiques et subarctiques. Les stocks de poissons sont poussés vers le nord, et les pêcheries doivent adapter leurs opérations.
Les pêcheries certifiées West Greenland offshore Greenland halibut, Doggerbank Seefischerei West Greenland Halibut (flétan), et West Greenland Coldwater Prawn Fishery (crevettes) ainsi que la pêcherie non certifiée West Greenland Snow Crab (crabe) sont impliquées dans ces recherches.
De nouvelles données aident les pêcheries certifiées MSC à améliorer leurs pratiques
L'équipe de recherche de la ZSL a contribué au récent audit du MSC auprès des pêcheries de flétan en haute mer de l'ouest du Groenland. Les audits ont lieu une fois par an pour s'assurer que les pêcheries respectent les « conditions de certification » qui leur sont imposées. En effet, les conditions sont des améliorations que les pêcheries doivent mettre en place pour adopter les meilleures pratiques mondiales selon les exigences du MSC, un critère indispensable pour rester certifiées
En coopérant avec le secteur de la pêche pour recenser les habitats marins vulnérables de la région, la ZSL a aidé les pêcheries à remplir toutes les conditions relatives à l'écosystème au sens large, à l'exception de deux d'entre elles. La première concerne les données requises au sujet du requin du Groenland, et la seconde se rapporte au plan de gestion du gouvernement du Groenland à propos des fonds marins, actuellement en préparation.
L'équipe a proposé des recommandations pour ce plan de gestion, notamment des zones à protéger ou à éviter lors de la pêche. Un jardin de coraux vulnérables a en effet été identifié par les recherches de la ZSL en 2020, au large des côtes de Toqqusaq.
L'équipe a également proposé au gouvernement groenlandais de concevoir un plan global qui tienne compte à la fois de la conservation des habitats benthiques et de la pêche durable, afin de garantir une protection plus cohérente, plutôt que d'analyser chaque cas individuellement.
Soutien aux diplômés en conservation de la nature
Le Fonds d'Appui pour la Pêche Durable (Ocean Stewardship Fund) soutient également une nouvelle stagiaire chez ZSL, qui a identifié avec succès plus de 230 groupes d'organismes à partir des images obtenues. On trouve parmi ces organismes un certain nombre d'espèces indicatrices vulnérables telles que des éponges de mer en forme d'éventail ou encore des coraux durs et des coraux mous. Des données sur la présence, la taille et la densité des groupes clés sont recueillies dans la zone étudiée.
Les équipes prévoient également de mener des actions éducatives avec la Wildlife Conservation Society, basée aux États-Unis. Des supports pédagogiques en espagnol et en anglais sont en cours d'élaboration pour les écoles situées à proximité d’habitats benthiques vulnérables.
Une croisière de recherche dans l'est du Groenland est également prévue pour l'été 2021, où des technologies à distance seront utilisées pour explorer les zones où l'on suspecte la présence de futurs habitats marins vulnérables.
« Ce financement nous permettra de recenser et de décrire de nouveaux habitats benthiques au Groenland et d’améliorer notre base scientifique afin de prendre des décisions éclairées pour protéger les fonds marins du Groenland. »
Docteur Chris Yesson, chercheur à l'Institut de zoologie de la ZSL (Zoological Society of Londo
Aubrey Mathews, Université d'Exeter et la pêcherie de crevettes grises du Wash
Montant accordé : 5 362€ (4 475£)
Ce projet vise à utiliser un logiciel de cartographie SIG (Système d’Information Géographique) pour comprendre tout impact potentiel sur les espèces en danger, menacées et protégées (ETP) que la pêcherie de crevettes grises du Wash certifiée MSC rencontre en Mer du Nord. Cette pêcherie, qui cible la crevette commune (Crangon crangon) pêche au chalut à perche et opère dans la zone spéciale de conservation (ZSC) des côtes du Wash et du Norfolk, et dans la ZSC de l’estuaire du Humber, au large de la côte est de l’Angleterre. La zone marine protégée comprend déjà 36 fermetures spatiales excluant le chalutage de fond, ce qui permet à la pêcherie d’éviter les zones qui contiennent des habitats ou des espèces sensibles.
La pêcherie a été certifiée durable pour la première fois en 2020 et doit respecter plusieurs conditions ((améliorations que les pêcheries doivent mettre en place pour adopter les meilleures pratiques mondiales selon les exigences du MSC) pour conserver sa certification. Il s’agit notamment de recueillir des données plus précises sur les types d’espèces rencontrées, mais aussi d’identifier les pistes d’améliorations et les mesures d’atténuation nécessaires pour s’assurer que la pêcherie n’entrave pas le rétablissement des espèces ETP.
Ce projet inclura une revue de littérature scientifique afin de comprendre quelles espèces ETP pourraient être potentiellement présentes dans les zones de pêche et comment elles pourraient interagir avec la pêcherie. Une analyse point par point des effets que pourraient avoir les opérations de la pêcherie sur ces espèces sera présentée sous forme d’une carte des risques pour que des mesures soient mises en œuvre afin d’éviter ces interactions.
Le projet sera dirigé par Aubrey Mathews, étudiante en master à l’Université d’Exeter, grâce au programme de bourse d’études du MSC. La chercheuse travaillera directement avec les pêcheurs pour comprendre les interactions actuelles avec les ETP afin de les aider à remplir les conditions de certification qui ont été conseillées par les évaluateurs indépendants. Le projet sera également supervisé par le Dr Rohan Currey, directeur Scientifique et Référentiels au MSC.
Ce projet prévoit une évaluation des risques afin de déterminer le degré de vulnérabilité des espèces concernées. L’analyse documentaire comprendra la compilation de données sur : la catégorie de l’UICN dans laquelle sont classées ces espèces et l’état de leurs stocks, leur biologie et leur cycle de vie, les méthodes de capture, la gestion, les risques liés aux engins de pêche et les conditions relatives à la certification.
Le projet aidera la pêcherie à mettre en œuvre les meilleures pratiques de gestion des espèces ETP et ses conclusions pourraient également être utiles à d’autres pêcheries qui ont recours au même type d’engins ou qui opèrent dans une région similaire. Les résultats de cette recherche seront mis à la disposition des pêcheurs du monde entier et aideront la pêcherie de crevettes grises du Wash à respecter les normes mondiales de bonnes pratiques en matière de durabilité environnementale.Comunidad y Biodiversidad, A.C (COBI) et la pêcherie de poulpe mexicain et de poulpe commun : péninsule du Yucatan, Mexique
Montant accordé : 56 203€ (46 822£)
Ce projet aidera une pêcherie de poulpes établie dans le Yucatan, au Mexique, à s’assurer que des espèces de crabes menacées ne sont pas utilisées comme appâts. Elle améliorera également la collecte de données et les systèmes de surveillance pour veiller à ce que les poulpes soient pêchés durablement.
La pêcherie de poulpe du Yucatan cible le poulpe mexicain (Octopus maya) et le poulpe commun (Octopus americanus) ; l’État du Yucatan étant le plus grand producteur de poulpes du Mexique. À elle seule, la pêcherie de poulpe mexicain fait vivre 15 000 travailleurs et représente une valeur annuelle de plus de 27 millions de dollars (USD).
Au cours des dernières années, la pêcherie a connu une croissance rapide et, depuis 2019, fait l’objet d’un projet d’amélioration des pêcheries, soutenu par Comunidad y Biodiversidad (COBI). Elle a également été contrôlée dans le cadre du programme En transition vers le MSC, ce qui la rend éligible au Fonds d’Aide à la Transition. Ce financement l’aidera à apporter les améliorations nécessaires pour se conformer au Référentiel Pêcheries du MSC et commencer l’évaluation d’ici 2024.
Ce projet financé par le Fonds d’Appui pour la Pêche Durable aidera la pêcherie à enregistrer davantage de données relatives aux prises et à développer une meilleure compréhension du stock de poulpes. Ces données seront contrôlées et comparées à celles des années précédentes, ce qui permettra à la pêcherie de mieux réagir aux variations du niveau des stocks et de cesser ses activités si besoin.
En raison de la croissance de la pêcherie, la demande de crabes comme appâts a augmenté. De nombreuses espèces différentes ont donc été importées de tout le Mexique, notamment des crabes terrestres provenant des mangroves de l’État de Tabasco. L’utilisation illégale de limules américaines (arthropodes surnommés « crabes fer à cheval »), une espèce menacée, a également été signalée dans certaines communautés de pêcheurs, mais n’a pas été associée à la pêcherie de poulpe du Yucatan.
Ce projet va permettre à la pêcherie de contrôler les différentes espèces de crabes utilisées et de réaliser des tests génétiques pour s’assurer que les appâts utilisés n’appartiennent pas à des espèces menacées. Elle permettra également de mieux comprendre l’impact de l’approvisionnement en différentes espèces de crabes sur l’ensemble de l’écosystème et ainsi mettre au point une stratégie d’utilisation durable des appâts.
« Grâce à ce financement, nous allons pouvoir démontrer que la pêcherie est durable sur le plan environnemental et financier et qu’elle est responsable sur le plan social au sein des communautés de pêcheurs artisanaux. Il nous va également nous permettre d’identifier les points à améliorer au sein du système de pêche dans son ensemble. » Lorena Rocha Tejeda, chercheuse en biodiversité, Comunidad y Biodiversidad, A.C.
Maria Teresa Tavera Ortiz (Université autonome de Basse-Californie) et la pêcherie d'oursins rouges de Basse-Californie au Mexique (pêche en plongée)
Montant accordé : 5 990€ (5 000£)
Ce projet vise à déterminer s’il est possible d’améliorer la qualité des gonades (organes sexuels) des oursins rouges de la pêcherie de Basse-Californie au Mexique grâce à un projet de relocalisation qui n’affecterait pas l’écosystème général.
La pêche à l'oursin rouge est pratiquée par des plongeurs équipés de matériel de plongée de type narguilé. L'équipement comporte une pompe à air fixée à un bateau pour permettre aux plongeurs de respirer. Ces derniers délogent les oursins un à un à l’aide d'un crochet. Les oursins sont alors exportés en Asie, où les gonades sont un mets de choix.
Ces dernières années, les pêcheurs locaux ont remarqué que le rendement et l’état des gonades étaient en baisse, pouvant ainsi affecter la rentabilité de la pêcherie. Un projet a déjà été lancé par le secrétaire d’État chargé de la Pêche et de l’Aquaculture en Basse-Californie, et des pêcheurs. Néanmoins ses impacts envers l’écosystème doivent faire l’objet d’un suivi scientifique.
Dirigé par une doctorante de l’Université autonome de Basse-Californie (UABC), le projet étudiera la relocalisation d’oursins rouges d’une zone pauvre en algues à une zone riche en algues. En effet, il existe un lien étroit entre l’abondance de cette algue et la qualité des gonades des oursins. Les oursins se nourrissant des nutriments fournis par ces algues ; plus le stock d’algues est faible, plus la qualité des gonades est mauvaise. La relocalisation pourrait donc être bénéfique aux deux espèces, en permettant à la fois aux zones appauvries en algues de se rétablir et aux oursins de prospérer dans un nouvel habitat riche en algues.
L’oursin est un herbivore important dans l’écosystème des algues dont il consomme la matière végétale. Des précédentes études ont montré qu’augmenter artificiellement la pression des oursins herbivores dans un milieu pouvait avoir des impacts négatifs.Il est donc nécessaire de trouver un juste équilibre pour la relocalisation. Toute perturbation de l’écosystème pourrait compromettre le rétablissement de populations d’oursins épuisées localement voire celles d’autres espèces comme la langouste mexicaine ou l’ormeau.
L’équipe de recherche, composée de Maria Teresa Tavera Ortiz, doctorante, José Alberto Zepeda-Domínguez, professeur adjoint et Luis Malpica Cruz, chercheur, vont travailler en étroite collaboration avec des pêcheurs, en faisant appel à leurs connaissances du terrain pour mettre au point les expérimentations, procéder au suivi du projet et en évaluer les résultats.
Il s’agit de l’une des plus importantes pêcheries artisanales de la région, source d’emplois directs et indirects pour les communautés côtières locales. Le projet fournira des données concrètes pour que les responsables du projet d’amélioration des pêcheries (FIP) puissent prendre des décisions en connaissance de cause, renforçant ainsi la reconstitution des bancs d’oursins rouges et la qualité de leurs gonades.
La pêcherie fait partie du programme mexicain Fish for Good du MSC, qui accompagne 25 pêcheries du monde entier dans leur démarche de progrès vers la durabilité. Sa progression à travers le programme FIP est également vérifiée indépendamment par des évaluateurs chaque année dans le cadre du programme En transition vers le MSC.
Cette étude fait suite à un précédent financement du Fonds d’Aide à la Transition accordé à la pêcherie en 2020, qui a permit de faire une évaluation de l’état des stocks d’oursins.
Maria Teresa Tavera Ortiz, doctorante à l'Université autonome de Basse-Californie, Mexique : "Ce financement est le plus marquant que j'ai reçu au long de ma formation de chercheuse. Il est non seulement une reconnaissance de mon travail, mais aussi de celui de l'ensemble des femmes mexicaines engagées dans la science. J'en suis très fière. Je suis particulièrement motivée, car grâce à ce projet, nous pouvons développer un échange de connaissances entre scientifiques et pêcheurs dans le but de créer un bien commun. Je me réjouis également de collaborer avec les enfants de la communauté et de les écouter, car à mes yeux, ils devraient être inclus dans tous les projets concernant l'avenir et le bien-être de leur communauté."
Mayra Benitez Arellano, Université Marist de Mérida et la pêcherie du poulpe du Yucatan (Mexique) à la canne et ligne dérivante
Montant accordé : 5 990€ (5 000£)
Ce projet vise à déterminer si les opérations de pêche actuelles, réglementées par un total autorisé des captures (TAC), sont efficaces pour gérer durablement la pêcherie de poulpe mexicain du Yucatan. Cette pêcherie est l’une des plus importantes du pays et aspire à obtenir la certification MSC.
Au début des années 1990, environ 2 000 tonnes de poulpe étaient récoltées par an, mais en 1996, ce chiffre a été multiplié par près de 10 pour atteindre 19 000 tonnes en raison de la demande du marché international. Un TAC a donc été mis en place, afin de limiter le volume de poulpe pouvant être récolté par les pêcheurs. Cependant, ce quota n’a pas été respecté ces dernières années et, dans certains lieux de pêche, le volume des prises est supérieur de 50 % au TAC.
Il n’existe pas de dispositifs ou de règles de contrôle de captures destinées à arrêter cette pêche, ce qui signifie qu'elle se poursuit jusqu'à la fin de la saison, même après avoir atteint le TAC.
Ce manque de visibilité sur la quantité de poulpe prélevée lors de la saison de pêche place la pêcherie dans une instabilité financière. Les exportateurs doivent en effet spéculer sur le prix de vente auprès des négociants étrangers en fonction de la quantité disponible sur le marché, et celui-ci fluctue en fonction de la quantité de poulpe restant à prélever à la fin de la saison de pêche.
Des outils tels que l’évaluation des stocks, utilisée pour évaluer la quantité de poulpe disponible , ont déjà été source d’incertitude. Cette étude menée par Mayra Benítez Arellano, doctorante à l’Université Marist de Mérida, vise à améliorer ces évaluations des stocks en incluant différentes méthodologies telles que la Capture Par Unité d’Effort (CPUE). Si la CPUE reste constante, , la pêche est durable, mais si elle diminue, le poulpe est surpêché
Un programme d’échantillonnage mensuel sera mis en place durant la saison des pêches afin de recueillir des données sur les captures de poulpes. Une enquête sera également menée auprès des pêcheurs pour mieux cerner le volume de poulpe pêché par sortie, le coût engendré, et le prix de vente.
Les résultats seront communiqués à un ensemble de villages de pêcheurs et feront l’objet de discussions afin de leur proposer des stratégies alternatives qui permettraient un meilleur respect du TAC. Ces informations sont essentielles pour respecter les conditions de certification du Référentiel Pêcheries du MSC, notamment pour mieux connaître les niveaux de capture de poulpe et la capacité des stocks à se reconstituer.
La pêcherie a également reçu une subvention du Fonds d’Aide à la Transition de 56 028 € (46 822 £) cette année, afin de soutenir sa progression vers la certification, qui est évaluée par le programme En transition vers le MSC.
Mayra Benitez Arellano, doctorante à l'Université Marist de Mérida déclare "Si j'arrive à démontrer que la taille du stock d'une pêcherie de poulpe, pour laquelle il existe peu de données, peut être estimée en surveillant le CPUE et des données économiques, d'autres pêcheries artisanales dans le monde pourraient appliquer une méthodologie similaire."
Del Pacifico Seafood LLC et la pêcherie artisanale mexicaine de crevettes du Pacifique
Montant accordé : 49 565€ (41 342£)
Ce projet aidera la pêcherie artisanale mexicaine de crevettes du Pacifique à apporter des améliorations afin de s’assurer que la population de crevettes reste en bonne santé et que les impacts sur l’environnement marin soient mieux compris.
Dans le sud du golfe de Californie, la pêcherie artisanale mexicaine de crevettes du Pacifique cible trois espèces distinctes : la crevette bleue, la crevette à pattes blanches et la crevette royale grise.
La pêcherie a été contrôlée dans le cadre du programme En transition vers le MSC, ce qui la rend éligible au Fonds d’Aide à la Transition. Elle vise à améliorer la durabilité de ses pratiques, dans le but de se conformer au Référentiel Pêcheries du MSC et d’être évaluée en 2023.
Le projet aidera la pêcherie à réaliser une évaluation rigoureuse des stocks de crevettes afin de confirmer s’ils sont en bonne santé et peuvent continuer à être pêchés conformément au seuil dit de « rendement maximal durable ». Mais surtout, pour la première fois, l’analyse des stocks fournira des données sur chacune des trois espèces de crevettes. Ainsi, il sera possible de s’assurer que chaque espèce est pêchée à un niveau durable.
Une nouvelle stratégie sera également mise en place pour surveiller et enregistrer les interactions de la pêcherie avec des espèces en danger, menacées et protégées. La pêcherie mènera également des recherches pour mieux comprendre comment les engins qu'elle utilise interagissent avec les fonds marins
« Notre philosophie d’entreprise est très claire : pour nous, la durabilité est synonyme de rentabilité, mais c’est aussi notre mode de vie. Nous favorisons toujours des produits de haute qualité, prélevés avec les techniques les plus artisanales et avec le plus faible impact possible sur les écosystèmes. » Rubén Dario Castro Vega, Directeur général, Del Pacifico Seafoods
PT Sekar Laut, Tbk et la pêcherie de crevettes du Kalimantan du Sud en Indonésie
Montant accordé : 57 380€ (47 926£)
Ce projet permettra à la pêcherie indonésienne de crevettes du Kalimantan du Sud d’améliorer la collecte des données et de déployer un système de suivi indiquant de quels navires proviennent les captures.
La crevette blanche et la crevette tachetée sont récoltées par les pêcheurs artisanaux dans tout le Kalimantan du Sud. Les prises sont ensuite collectées par un intermédiaire dans chaque village avant d’être vendues au fabricant de produits alimentaires PT. Sekar Laut Tbk.
La pêcherie de crevettes du Kalimantan du Sud participe depuis 2017 à un projet d’amélioration des pêcheries (FIP) mis en œuvre par PT. Sekar Laut Tbk en collaboration avec WWF Indonésie.
Elle a reçu le soutien financier du programme Fish for Good, qui aidait les pêcheries artisanales des pays en développement à effectuer les améliorations nécessaires pour obtenir la certification MSC. Fish for Good était un projet de quatre ans qui a soutenu plus de 25 pêcheries en Indonésie, en Afrique du Sud et au Mexique, grâce au financement de la Dutch Postcode Lottery.
La pêcherie a également été contrôlée dans le cadre du programme En transition vers le MSC en 2021, ce qui la rend éligible au Fonds d’Aide à la Transition. Ce financement l’aidera à apporter les améliorations nécessaires pour se conformer au Référentiel Pêcheries du MSC et commencer l’évaluation d’ici 2026.
PT. Sekar Laut Tbk souhaite s’approvisionner en crevettes durables certifiées MSC au Kalimantan du Sud et obtenir le Référentiel Chaîne de Garantie d’Origine du MSC afin que ses produits puissent être vendus avec le label MSC. Pour y parvenir, la pêcherie de crevettes doit d’abord améliorer la durabilité de ses pratiques de pêche et un système rigoureux de traçabilité doit être mis en place pour permettre à PT. Sekar Laut Tbk d’identifier la provenance de ses captures .
Ce projet financé par le Fonds d’Appui pour la Pêche Durable permettra d’améliorer la collecte de données dans la pêcherie de crevettes, notamment celles concernant les différentes espèces capturées et les volumes de prises accessoires et accidentelles. Des caméras time-lapse (qui prennent des photos à intervalle régulier) seront installées à bord pour aider à déterminer si la pêcherie interagit ou non avec des espèces en danger, menacées et protégées. Des balises de suivi seront également placées sur les navires afin de recueillir davantage de données sur les différentes zones où les crevettes sont pêchées.
Le projet permettra également d’immatriculer des centaines de navires œuvrant dans la pêcherie et de s’assurer que chacun d’entre eux peut être formellement identifié. Les prises pourront ainsi être triées et identifiées, ce qui permettra aux fournisseurs de renseigner les fabricants de produits alimentaires sur la provenance des captures.
« L’approvisionnement en produits de la mer de manière durable aura un impact positif pour toutes les parties prenantes de la pêcherie et de la chaîne d’approvisionnement, et nous aidera à assurer des moyens de subsistance durables aux communautés. Grâce à cette initiative, nous pouvons recueillir des données qui nous aideront à évaluer les changements à long terme dans la pêcherie. » Timotius Defri, responsable de la qualité, PT. Sekar Laut Tbk
Centre des ressources halieutiques d'Indonésie et la pêcherie côtétière de vivaneau et de mérou de Teluk Saleh (Indonésie)
Montant accordé : 59 269€ (49 375£)
Ce projet vise à aider une pêcherie de vivaneaux et de mérous à développer des stratégies de reconstitution des stocks de poissons et à gérer les habitats et les écosystèmes dans la baie de Saleh, en Indonésie.
Le vivaneau et le mérou sont des produits essentiels du quotidien dans la province du Nusa Tenggara occidental, et il est nécessaire de veiller à ce qu’ils soient pêchés durablement, tant pour la sécurité alimentaire que pour le maintien de l’écosystème. Le gouvernement de la région considère l’amélioration de la durabilité de cette pêcherie comme une priorité.
La pêcherie de vivaneau et de mérou a amélioré ses pratiques et a rejoint un projet d’amélioration des pêcheries (FIP) en 2019. Elle a reçu le soutien financier du programme Fish for Good, qui aidait les pêcheries de artisanales des pays en développement à obtenir la certification MSC.
Fish for Good était un projet de quatre ans qui a soutenu plus de 25 pêcheries en Indonésie, en Afrique du Sud et au Mexique, grâce au financement de la Dutch Postcode Lottery. La pêcherie a également été contrôlée dans le cadre du programme En transition vers le MSC en 2021, ce qui la rend éligible au Fonds d’Aide à la Transition. Son objectif est d’apporter les améliorations nécessaires pour se conformer au Référentiel Pêcheries du MSC et de commencer l’évaluation d’ici 2024.
Ce projet financé par le Fonds d’Appui pour la Pêche Durable soutiendra le développement et l’évaluation de stratégies de reconstitution des stocks. Il facilitera également l’élaboration de règles adaptatives de contrôle de la pêche afin de garantir que les stocks ne sont exploités qu’à des niveaux durables.
Parallèlement, le projet permettra une meilleure compréhension des habitats et des écosystèmes dans lesquels opère la pêcherie, notamment en analysant la sélectivité des engins de pêche et en étudiant les habitats du vivaneau et du mérou pour comprendre la répartition de ces stocks.
« Je cherche à promouvoir les communautés et les institutions locales, afin qu’elles aient leur propre voix dans la gestion durable de la pêche. Ce financement me permettra de continuer à collaborer avec toutes les parties prenantes de la baie de Saleh. » Irfan Yulianto, Conseiller principal et spécialiste de la pêche, fondation Rekam Nusantara
Le WWF Indonésie et la pêcherie indonésienne du crabe de boue de l'île de Kei Kecil, Moluques
Montant accordé : 59 850€ (50 000£)
Ce projet a pour but d’aider les pêcheurs de crabe de boue du village d’Evu, sur l’île indonésienne de Kei Kecil, à élaborer des stratégies pour gérer leurs stocks de manière durable.
La pêcherie est située dans une zone côtière protégée autour de l’île, dans la province des Moluques. Une douzaine de pêcheurs de crabe de boue du village d’Evu y ont formé un groupe communautaire et ciblent les crabes à l’aide de pièges fabriqués en bambou d’origine locale.
La pêcherie du crabe de boue fait partie d’un projet d’amélioration des pêcheries (FIP) mis en œuvre par le WWF Indonésie et a reçu un soutien par le biais du programme Fish for Good, un projet de quatre ans financé par la Dutch Postcode Lottery. Cette initiative a permis à plus de 25 pêcheries d’Indonésie, d’Afrique du Sud et du Mexique d’améliorer leurs pratiques de pêche pour les rendre plus durables.
La pêcherie a également été contrôlée dans le cadre du programme En transition vers le MSC en 2021, ce qui la rend éligible au Fonds d’Aide à la Transition. Son objectif est d’apporter les améliorations nécessaires pour se conformer au Référentiel Pêcheries du MSC et de commencer l’évaluation d’ici la fin de l’année 2023.
Ce projet financé par le Fonds d’Appui pour la Pêche Durable permettra de renforcer les connaissances sur le stock du crabe de boue et sa répartition dans la région. Pour ce faire, davantage de données sont nécessaires, notamment des tests génétiques permettant d’identifier précisément les différentes espèces de crabes.
Le projet soutiendra également l’élaboration de stratégies de capture afin de d’assurer que les crabes de boue ne sont exploités qu’à des niveaux durables. Ces stratégies permettront également de s’assurer que des moyens sont mis en place pour réduire ou faire cesser les activités de pêche en cas de chute de la population en dessous d’un seuil spécifique et prédéterminé.
Une partie importante de ce projet consistera à réunir la communauté locale des pêcheurs afin de développer un système de surveillance qui s’assurera que les processus de gestion des pêcheries seront respectés. Ils devront notamment s’assurer que les crabes de petite taille ne sont pas ciblés et que les stratégies de capture sont appliquées.
« Un océan durable garantit la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de demain. Ce financement contribuera grandement à la finalisation du projet d’amélioration des pêcheries de crabes de boue s sur l’île de Kei Kecil. Grâce à cette initiative, les pêcheries artisanales disposeront de moyens de subsistance durables dans cet habitat essentiel. » Imam Musthofa Zainudin, directeur du programme pêche, WWF Indonésie
Leni Maryani, Université IPB et la pêcheride crabe bleu nageur de l'île de Madura
Montant accordé : 5 990€ (5 000£)
Ce projet est basé sur des méthodes d’analyse génétique novatrices pour déterminer l’âge des crabes bleu nageurs dans le cadre du projet d’amélioration des pêcheries (FIP) de l’île de Madura, en Indonésie. La compréhension de la structure en âge des crabes (la répartition par âge de la population) est importante pour la gestion durable des stocks.
En effet, la structure d’âge affecte la croissance, le développement, la mortalité, la reproduction et la vulnérabilité des animaux. Il s’agit donc d’un indicateur primordial pour comprendre l’état des stocks. Elle permet également de déterminer lesactions de préservation à mettre en place pour améliorer la durabilité de la pêcherie (commepar exemple l’amélioration des stocks).. Les populations sauvages seront alors augmentées à l’aide de juvéniles élevés artificiellement dans une écloserie.
Le FIP est dirigé par l’Association indonésienne du crabe bleu nageur (APRI). Celle-ci a déjà reçu deux subventions du Fonds d’Appui pour la Pêche Durable du MSC en 2021 pour soutenir ses progrès vers la durabilité. Ces recherches, financées par le programme de bourse d’études du MSC, contribueront à l’évaluation des stocks et à l’élaboration de stratégies de capture ; deuxoutils qui permettront de gérer les stocks de manière durable.
Les progrès de la pêcherie font également l’objet d’un suivi dans le cadre du programme En transition vers le MSC . Et cette pêcherie devrait être soumise à une évaluation complète par rapport au Référentiel MSC d’ici la fin 2022.
Leni Maryani, étudiante en master de recherche à l’université IPB en Indonésie, aura recours à des méthodes d’analyse génétique pour tester des échantillons de tissus de spécimens d’élevage, d’âge connu ou inconnu. Elle utilisera une méthode particulière basée sur la méthylation (détection de changements génétiques au cours de processus biochimiques) pour identifier l’âge de chaque individu.
Il s’agit d’une approche innovante qui permet d’évaluer l’état des stocks de crabes bleu nageurs . Il est probable que cette technique soit plus précise et plus détaillée que les autres méthodes d’estimation de l'âge des poissons. Les résultats seront publiés dans une revue internationale, ce qui rendra les méthodes accessibles à toutes les pêcheries concernées.
Leni Maryani, étudiante de troisième cycle en recherche à l'université IPB : "Je trouve un grand intérêt à travailler au développement de la durabilité des pêcheries, car la préservation des océans dépend aussi de l'implication des jeunes."
PT Cassanatama Naturindo et la pêcherie de crevettes de Java central en Indonésie
Montant accordé : 53 445€ (44 608£)
Ce projet consiste à former les pêcheurs afin qu’ils jouent un rôle plus actif dans l’amélioration de leurs pratiques durables au sein de la pêcherie de crevettes de Java central.
La pêcherie cible les crevettes bananes à l’aide de filets trémails et de nasses. Les pêcheries de crevettes indonésiennes fournissent une part importante des produits de la mer vendus sur le marché intérieur ou destinée à l’exportation. Il est donc essentiel de veiller à ce qu’elles soient pêchées durablement.
La société indonésienne de transformation et d’exportation de produits alimentaires PT Cassanatama Naturindo a lancé le Projet d’Amélioration des Pêcheries (FIP) en 2017, en collaboration avec le WWF Indonésie. Ce FIP est également soutenu par l’université de Diponegoro et le centre de recherche sur la pêche du ministère des Affaires maritimes et de la Pêche.
PT Cassanatama a mis en place des coopératives dans les villages de pêcheurs qui approvisionnent l’entreprise. Ces structures permettent aux pêcheurs d’être plus actifs dans le développement de la durabilité de la pêcherie, notamment dans la mise en place des améliorations. Elles facilitent également l’accès aux programmes gouvernementaux et renforcent la voix des communautés.
Ce projet financé par le Fonds d’Appui pour la Pêche Durable vise à sensibiliser les pêcheurs aux impacts de leurs activités de pêche sur les habitats et l’état des stocks, ainsi qu’à les former à la collecte, l’analyse et l’interprétation des données de capture. Ils recevront également une formation sur les méthodes permettant de réduire l’impact de leurs activités sur les espèces en danger, menacées et protégées, et plus particulièrement sur la manière de reconnaître ces espèces et de les relâcher en toute sécurité.
Une formation sera également dispensée pour aider les pêcheurs à devenir des porte-parole des pratiques durables de la pêche dans leurs communautés et à sensibiliser leurs pairs à l’importance de ces pratiques de pêche durables.
La pêcherie de crevettes de Java central a reçu un soutien par le biais du programme Fish for Good, un projet de quatre ans financé par la Dutch Postcode Lottery. Cette initiative a permis à plus de 25 pêcheries d’Indonésie, d’Afrique du Sud et du Mexique d’améliorer leurs pratiques de pêche pour les rendre plus durables. La pêcherie a également été contrôlée dans le cadre du programme En transition vers le MSC en 2021, ce qui la rend éligible au Fonds d’Aide à la Transition. Son objectif est d’apporter les améliorations nécessaires pour se conformer au Référentiel Pêcheries du MSC et de commencer l’évaluation d’ici 2026.
« Grâce à une meilleure compréhension des pratiques de pêche et de leurs impacts sur l’environnement, ces pêcheurs pourront donner l’exemple aux autres membres de la communauté. Si les océans deviennent durables, les personnes qui en dépendent pourront continuer à pêcher pendant encore longtemps.»
Kandiyas Fachri Kurniawan, coordinateur du Projet d’Amélioration des Pêcheries, PT. Cassanatama Naturindo
Saranya A Sankar, School of Industrial Fisheries (école de gestion des pêcheries industrielles), Université des sciences et technologies de Cochin et la pêcherie de crevettes et de céphalopodes au chalut du Kerala (Inde)
Montant accordé : 5 990€ (5 000£)
Ce projet vise à soutenir la pêcherie de crevettes et de céphalopodes au chalut du Kerala, en Inde, dans son projet d’amélioration des pêcheries (FIP), en vue d’obtenir la certification MSC d’ici 2024.
La pêcherie au chalut du Kerala fait l’objet d’un projet FIP complet et cible les crevettes et les céphalopodes. Elle contribue de manière significative au secteur de la pêche en Inde, en termes de production, de capital et de moyens de subsistance. L’incapacité à moderniser et à adopter des pratiques de pêche durables, combiné au prix élevé du carburant et à la dépendance excessive à l’égard des prises accessoires et accidentelles comme moyens de subsistance indique qu’il est urgent d’instaurer une gestion adéquate de ces pêcheries.
Pour ce faire, Saranya A Sankar, doctorante à l’Université des sciences et technologies de Cochin et le Sustainable Seafood Network of India (SSNI, Réseau indien pour des produits de la mer durables), vont élaborer un cadre qui utilise les outils d’évaluation de la stratégie de gestion (ESG) pour faciliter la gestion durable des stocks.
Ces outils sont basés sur des simulations permettant de tester différentes stratégies de gestion des pêcheries, afin que l’impact des nouvelles mesures (sur le stock cible ou l’écosystème au sens large) puisse être correctement évalué avant leur application. L’ESG peut grandement améliorer la gestion des ressources naturelles en mettant en évidence les avantages et les risques potentiels de chaque stratégie.
L’étude permettra de recueillir des informations par le biais d’une enquête auprès des responsables de pêcheries, des pêcheurs et des chercheurs, qui seront ensuite utilisées pour développer un modèle ESG. Cette démarche devrait permettre de prioriser quels objectifs de gestion sont les plus efficaces pour atténuer les changements dus à la variabilité des conditions environnementales. Ainsi, la pêcherie pourra bénéficier d’un avenir durable. Les résultats du projet pourront également être exploités par la pêcherie de crevettes en eaux profondes du Kerala, qui a reçu 53 055 € (44 310 £) en 2021 du Fonds d’Aide à la Transition du MSC.
Saranya A Sankar, doctorante à l'Université des sciences et technologies de Cochin : "Le MSC contribue à la protection des océans. Il encourage chacun à gérer durablement les stocks de poissons pour mettre fin à la surpêche. Il rassemble les acteurs du monde de la pêche, la technologie, la science et les gouvernements pour préserver les océans. Les travaux du MSC en Inde vont mettre le pays sur la voie de la durabilité.
ZSL (Société zoologique de Londres) et les pêcheries de flétan du Groenland
Montant accordé : 59 769€ (49 948 £)
Ce projet vise à recueillir des données sur la répartition d’un écosystème marin potentiellement vulnérable (EMV) dans les eaux profondes du détroit de Davis, dans l’Atlantique Nord-Ouest, au large de la côte ouest du Groenland.
Le projet prévoit l’utilisation de caméras sous-marines et l’étude des rapports de prises accessoires et accidentelles pour aider les pêcheries certifiées de flétan du Groenland à mieux comprendre le potentiel impact du chalutage sur cet habitat.
Il fait suite au précédent projet de la ZSL financé par le Fonds d’Appui pour la Pêche Durable en 2020, qui a permis d’identifier un potentiel EMV similaire au large de Toqqusaq, et a aidé les pêcheries certifiées à éviter ces habitats tout en fournissant des recommandations au gouvernement groenlandais sur la gestion des impacts de la pêche.
L’institut des ressources naturelles du Groenland (GINR), en partenariat avec la ZSL, a déjà identifié des espèces vulnérables, comme les pennatules, à proximité des zones dans lesquelles opèrent la pêcherie certifiée de flétan dans le détroit de Davis, mais le manque de connaissances entrave la mise en place d’une gestion fondée sur des données concrètes
Les zones qui contiennent des densités élevées de pennatules sont appelées champs de pennatules. Il s'agit d'habitats rares au niveau régional qui sontimportants à protéger et qui peuvent être vulnérables aux perturbations, . Actuellement ils ne sont protégés par aucune mesure de gestion.
Ce projet, soutenu par le Fonds pour la Science et la Recherche du MSC, aidera les pêcheries de flétan au large du Groenland occidental et la société Doggerbank Seefischerei à respecter les conditions de certification qui sont en cours et qui sont liées à une meilleure compréhension de leur impact sur les habitats en eaux profondes. Les conditions sont des améliorations que les pêcheries doivent mettre en place pour adopter les meilleures pratiques mondiales selon les exigences du MSC, un critère indispensable pour rester certifiées
La ZSL prévoit également de sensibiliser le grand public aux questions de préservation des habitats deaux profondes du Groenland en présentant le projet sur diverses plateformes.
Dr Stephen Long, chercheur postdoctoral associé à l'Institut de zoologie de la ZSL annonce que "Le financement de ce projet va nous permettre de photographier pour la première fois des zones inconnues en eaux profondes du Groenland, une information essentielle à la gestion durable de la pêcherie de flétan du Groenland et à la protection des habitats sensibles."
Le Ministère des Industries primaires et du Développement régional, le gouvernement de l'Australie-Occidentale et la pêcherie estuarienne de Peel Harvey d'Australie-Occidentale
Montant accordé : 59 918€ (50 000 £)
Ce projet vise à mieux comprendre les impacts possibles de la pêche récréative sur les oiseaux en voie de disparition, vivant à proximité de de la zone humide de Mandurah, en Australie-Occidentale, dont l’importance a été reconnue au niveau international.
En 2016, la pêcherie estuarienne Peel Harvey d’Australie-Occidentale a été la première pêcherie au monde étant à la fois commerciale et récréative à recevoir la certification MSC. Elle cible le crabe bleu nageur et le mulet cabot et apporte des bénéfices sociaux et économiques à la communauté locale. Elle doit cependant apporter plusieurs améliorations comme condition à sa dernière recertification. Elle doit ainsi chercher à mieux comprendre son impact sur les oiseaux limicoles migrateurs (ou échassiers) en voie de disparition lorsqu’ils se nourrissent ou se reposent.
Le projet, financé par le Fonds pour la Science et la Recherche du MSC, réunira des scientifiques, des défenseurs de l’environnement de Birdlife Australia et le Peel Harvey Catchment Council (organisme de gestion des ressources naturelles) afin de déterminer les axes prioritaires de la pêcheriepour la durabilité et la conservation .
Des images aériennes de haute résolution recueillies à partir de satellites et/ou d’avions légers ainsi que des enquêtes sur le terrain donneront des informations sur toute interaction de l’activité de pêche avec les populations d’échassiers.
L’équipe de recherche recourra au machine learning pour identifier rapidement les bateaux et les habitats, afin de pouvoir repérer les éventuels changements dans les activités de pêche récréative et leur possible impact sur les populations d’échassiers. Le nombre de pêcheurs utilisant une épuisette sera également recensé pour valider la présence de bateaux.
Des bénévoles formés procéderont à des comptages d’oiseaux pendant la période de fermeture de la pêche, entre septembre et novembre, afin que des données de base sur l’abondance des oiseaux puissent être utilisées à des fins de comparaison.
Ce travail permettra de réaliser en 2024 une évaluation des risques écologiques de la pêcherie, exigée par le programme du MSC pour que la pêcherie conserve sa certification.
Stephen Taylor, directeur de recherche, Ministère des Industries primaires et du Développement régional, Gouvernement de l'Australie-Occidentale : "En améliorant notre compréhension des interactions entre les pêcheurs et les oiseaux, nous pourrons gérer la pêcherie de manière à limiter l'impact des pêcheurs sur ces espèces migratrices menacées ou en voie de disparition."
Le Ministère des Industries primaires et du Développement régional, le gouvernement de l'Australie-Occidentale et la pêcherie de crabe de haute mer de la côté australienne
Montant accordé : 56 479€ (47 080 £)
Ce projet a pour objectif une meilleure compréhension de l’impact de la pêcherie de crabes de la côte ouest australienne sur les habitats d’eaux profondes environnants. L’équipe de recherche travaille au développement d’un nouveau système de surveillance utilisant des caméras sous-marines, automatisées et éclairées, fixées aux casiers à crabes, pour évaluer l’impact de la pêcherie sur les habitats
La pêcherie cible les crabes des profondeurs (Chaceon albus), pêchés au large, à environ 200 km des côtes de l’Australie-Occidentale. Les navires posent des casiers en eaux profondes, entre 400 et 800 mètres de profondeur.
La pêcherie a été certifiée pour la première fois selon le Référentiel MSC en 2015 et a récemment été recertifiée sous conditions jusqu’en 2026. Les conditions sont des améliorations que la pêcherie doit apporter dans un délai imparti pour conserver sa certification. Lors de la réévaluation, une condition a été imposée à la pêcherie pour qu’elle fournisse des informations sur les habitats.
Bien qu’un système de caméra ait été déployé dans cette zone auparavant, les appareils n’étaient pas équipés de lumière et ne pouvaient donc être utilisés que dans les habitats d’eau peu profonde où la lumière naturelle arrive. Ce nouveau système de surveillance sera équipé de manière à pouvoir éclairer le fond de l’océan. L’intensité de la lumière devra être testée pour déterminer si le système est capable d’être déployé sur le long terme sans user la batterie. La pollution lumineuse devra également être atténuée dans cet écosystème d’eaux profondes. Ces caméras pourront être déployées et récupérées de manière autonome, ce qui allégera le travail des pêcheurs.
Un système de caisson permettant de protéger les caméras sera également créé afin qu’elles puissent résister à des pressions d’environ 100 bars. Cela représente une pression sept fois supérieure à celle des modèles précédents qui ont été testés. Un tel système peut se révéler très coûteux. Par conséquent, le projet se concentrera sur le développement d’une option à faible coût grâce à l’impression 3D.
L’équipe de recherche analysera ensuite les images et les vidéos pour étudier les principaux types d’habitats rencontrés par la pêcherie. Elle enregistrera ensuite les classifications d’habitats dans une base de données et établira un rapport sur les impacts potentiels. Le projet va ainsi permettre de mettre un terme à la condition de recertification de la pêcherie tout en l’aidant à atteindre les meilleures pratiques de pêche durable. Les résultats obtenus seront utiles à d’autres pêcheries dans le monde qui rencontrent des problèmes similaires lorsqu’elles tentent de comprendre leurs impacts sur les habitats.
Dr Dan Gaughan, responsable scientifique de la pêche - gouvernement d'Australie-Occidentale, ministère des Industries primaires et du Développement régional déclare "Ces fonds, aimablement octroyés par le Fonds d'Appui pour la Pêche Durable, nous aideront à assurer la durabilité de deux de nos pêcheries ; nous en sommes donc reconnaissants. Le programme MSC a été important pour nous, car il nous permet de mieux partager notre passion pour la science avec nos collègues du secteur."
Avec Argentinas et la pêcherie argentine du hoki au chalut de fond et au chalut pélagique
Montant accordé : 58 431€ (48 774 £)
Ce projet vise à réduire davantage les interactions avec les oiseaux marins dans la pêcherie certifiée du hoki au chalut de fond et au chalut pélagique d’Argentine à l’aide d’un dispositif d’effarouchement et de nouvelles technologies . Les dispositifs d’effarouchement sont des banderoles de couleurs vives fixées à l’arrière des bateaux et utilisées pour éloigner les oiseaux. Ce projet permettra de tester à bord des navires ces dispositifs conçus sur-mesure et d’étudier l’utilisation de technologies de communication sans fil.
Dans les pêcheries au chalut, les oiseaux de mer sont souvent attirés vers les navires de pêche par les rejets de poissons et d’abats, mais ils peuvent être blessés ou tués en cas de collision avec les câbles du chalut (ou funes) qui tendent les filets de pêche ou avec le troisième câble utilisé pour surveiller les filets lors de la pêche.
La pêcherie de hoki, qui opère sur le plateau de Patagonie, en Antarctique, a été certifiée pour la première fois en 2012, mais afin de conserver sa certification, elle est tenue de faire régulièrement le point sur les mesures de réduction des captures accessoires et accidentelles et de les mettre en œuvre dans un temps défini.
Les lauréats Aves Argentinas (ATF), avec le soutien de Birdlife International et de la Royal Society for Protection of Birds (RSPB), soutiennent depuis 2012 les démarches de la pêcherie visant à minimiser son impact sur les espèces d’oiseaux marins en danger, menacées et protégées.
Selon des recherches menées par Aves Argentinas ATF, l’introduction de mesures d’atténuation autour des funes a permis de réduire de 88% la mortalité des oiseaux marins dans la pêcherie. En 2018, le Conseil fédéral de la pêche a introduit une réglementation visant à utiliser des dispositifs d’effarouchement afin de faire baisser la mortalité autour des funes, sachant que celle-ci ne tient pas compte des décès liés au troisième câble.
Désormais, avec le soutien du Fonds pour la Science et la Recherche du MSC, le projet vise à lutter contre la mortalité des albatros et des pétrels géants qui peuvent s’empêtrer dans le troisième câble du chalut lorsqu’ils déploient leurs ailes pour chercher leur nourriture.
Le projet adoptera également une approche participative qui prévoit un travail en étroite collaboration avec les pêcheurs et les responsables de la filière pêche afin d’évaluer le succès des opérations et d’examiner les obstacles rencontrés dans l’adaptation de leurs engins.
Les interactions avec les oiseaux marins et leur mortalité sont un problème récurrent à l’échelle mondiale pour la pêche au chalut. Les résultats de ce projet seront donc largement diffusés. Ils contribueront à une meilleure compréhension et à l’amélioration des pratiques de pêche des navires qui utilisent un troisième câble en mer d’Argentine.
"Nous travaillons avec cette pêcherie certifiée depuis 2012. La certification MSC nous a permis d'atteindre un esprit de collaboration et de compréhension entre les différents acteurs, parfois difficile à réaliser dans d'autres pêcheries" déclare Leandro L. Tamini, coordinateur du programme de conservation marine, Avec Argentinas. "La certification permet également de recueillir des résultats plus efficacement." poursuit-il.