Mieux connaître les espèces protégées en Arctique Nord-Est
• Organisme bénéficiaire : Compagnie des pêches Saint-Malo et Euronor
• Pêcherie : La pêcherie de cabillaud et d'églefin en Arctique Nord-Est
• Montant accordé : 49 403€ (461 163£)
• Période du projet : Octobre à décembre 2022
Chiffres clés
- 0 % d’interactions observées avec les espèces en danger, menacées et protégées (ETP)
- 2 mois en mer à partager le quotidien des pêcheurs en Arctique Nord-Est
Immersion dans l’Arctique Nord-Est pour la collecte de données scientifiques
La pêcherie de cabillaud et d'églefin en Arctique Nord-Est est certifiée durable depuis 2012.
Ce projet, soutenu par le « Fonds pour la Science et la Recherche » de l’ONG MSC et commencé en 2022 par la Compagnie des pêches Saint-Malo et Euronor, vise à approfondir les connaissances scientifiques pour mieux comprendre les interactions de la pêcherie de cabillaud et d’églefin en Arctique Nord-Est avec les espèces en danger, menacées et protégées (ETP). En effet, les données fournies par les observateurs en mer indépendants sont actuellement limitées, en raison des sorties de pêche qui peuvent durer plusieurs mois pour confirmer l’absence d’interactions de la pêcherie avec des espèces protégées. Les risques restaient néanmoins faibles pour les espèces ETP car les lois norvégiennes locales sur la pêche qui interdisent les rejets sont rigoureusement appliquées.
Les données du journal de bord des navires de pêche, les informations recueillies par l’Institut de Recherches Marines de Norvège (IMR), et l’interdiction des rejets, apportent suffisamment d’informations pour estimer la mortalité des espèces ETP mais pas leur taux d’interaction avec la pêcherie. La collecte de ces données est essentielle car la pêcherie pourrait rencontrer des espèces qui ne sont pas autorisées à être débarquées comme le requin-pèlerin, l’aiguillat commun et le requin-taupe.
Durant deux mois (octobre à décembre 2022), une observatrice scientifique de la société technologique SINAY, spécialisée dans l’analyse de données en mer, Élise Noger-Huet, a embarqué à bord du chalutier-congélateur l’Émeraude pour une campagne d’observation en mer de Barents.
Différents échantillonnages ont été effectués à bord, permettant :
- La collecte de données sur les espèces capturées et les interactions avec l'écosystème ;
- Le transfert de ces données et l’intégration de nouvelles espèces dans la base de données SIH (système d’informations halieutiques) de l’IFREMER ;
- L’analyse de ces données par les chercheurs de l’IFREMER.
Ces études ont abouti aux conclusions suivantes :
- Aucune interaction observée avec les espèces sensibles ETP (poissons, mammifères marins ou oiseaux) ;
- Des captures d’éponges recensées comme écosystèmes marins vulnérables (EMV), ponctuelles et en faible quantité.
Récit d'une campagne d'observation en mer
Des pistes pour aller plus loin
Si ces données se révèlent indispensables pour élaborer et mettre en œuvre une stratégie de gestion afin de diminuer l’impact de la pêche sur les espèces ETP, les étapes suivantes sont maintenant nécessaires :
- Mettre en place un suivi pluriannuel des interactions avec les ETP, et obtenir des données sur la variabilité saisonnière et temporelle ;
- Travailler en collaboration avec d’autres pêcheries pour une surveillance plus étendue ;
- Continuer l’observation des habitats EMV afin de limiter les interactions
“Ce projet de recherche permettra d’appronfondir les connaissances scientifiques sur les espèces protégées en Arctique Nord-Est. Les informations collectées seront partagées avec l’IFREMER pour que les chercheurs puissent développer des indicateurs d’évaluation d’impact sur la pêche, les ressources et les écosystèmes marins.”
Compagnie des Pêches de Saint-Malo