Le projet
Organisme bénéficiaire : La Fondation d'Entreprises des Mers Australes, le Musée National d'Histoire Naturelle de Paris (MNHN) et les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF),
Pêcherie : Pêcherie de légine de Kerguelen et de Crozet
Montant accordé : 31 346€
Période du projet : 2020-2023
La Fondation d'Entreprises des Mers Australes, en partenariat avec le Muséum national d'Histoire naturelle de Paris (MNHN) et les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF), a lancé un projet de thèse visant à étudier les moyens les plus efficaces de garantir la survie des raies, particulièrement vulnérables à la pêche dans l'océan Austral.
Réalisée par Johanna Faure, cette thèse a pour objectif de développer les connaissances sur la population de raies, de trouver des solutions pour réduire leur capturabilité et d'améliorer les techniques de remise à l'eau. Pour soutenir ce projet, l'OSF a accordé un financement de 31 346 €.
Chiffres clés
- 4000 raies marquées
- 0,001 % : taux de mortalité des raies par pêche
- 1 nouvelle thèse sur les raies à l’Université de Tasmanie réalisée par Colette Appert, dont une visite au MNHN en mars 2024 financée grâce à l’OSF
Zoom sur trois espèces de raies : comprendre pour mieux préserver
Ce projet a porté sur l'étude des trois espèces de raies les plus couramment capturées : la Raie Taaf (Amblyraja taaf), la Raie d'Eaton (Bathyraja.eatonii) et la Raie Irrasa (Bathyraja.irrasa). Entre 2020 et 2023, la thèse réalisée a abouti à :
- La collecte de données scientifiques sur la biologie, l'écologie, les captures et l'effort de pêche ;
- La création d'outils destinés aux Contrôleurs des pêches (COPEC) et aux pêcheurs (affiches, tutoriels vidéo, guide de bonnes pratiques environnementales, etc.) notamment pour maximiser la survie post-capture des raies ;
- L'évaluation de la vulnérabilité des raies à la pêche, variable selon les espèces (Irrasa > Eaton > Taaf) ;
- Des suggestions de solutions pour réduire la capturabilité : évitement spatial dynamique, utilisation d'avançons flottants et de nouveaux appâts ou répulsifs.
Pour une meilleure compréhension et préservation des raies
Le projet a permis d'établir une base de connaissances inédite sur les trois espèces et de proposer des solutions concrètes pour les préserver. Il a également mis en évidence la nécessité d'approfondir les travaux menés sur :
- Certains critères d'évaluation de la vulnérabilité (l'âge à maturité, la longévité, l'accessibilité, l'habitat, etc.) ;
- Les recherches sur la fécondité et la mortalité post-capture ;
- L’adaptation des mesures de gestion pour limiter les interactions de la pêcherie avec les raies grâce à des réunions de concertations ;
- L’amélioration des conditions de remise à l'eau des raies pour limiter les attaques par les oiseaux marins, via des dispositifs de protection.
“Les raies sont des espèces encore peu connues. Comme les requins, elles appartiennent à un groupe d'espèces dont la biologie particulière les rend vulnérables aux pressions externes. Sans la science, nous ne pourrons pas éclaircir les zones d’ombres pour mieux comprendre les océans.”
Doctorante au laboratoire Boréa du Muséum national d’Histoire naturelle à Paris