En octobre 2020, les pêcheurs artisans fédérés par la SA.THO.AN sont devenus les premiers pêcheurs de thon rouge en Méditerranée à obtenir la certification MSC pour leurs activités en mer engagées et respectueuses des normes environnementales définies par le MSC.
La petite histoire
Après des années d'efforts, les producteurs artisans fédérés par la SA.THO.AN sont devenus les premiers pêcheurs de thon rouge en Méditerranée à obtenir la certification MSC pour leurs activités en mer engagées et respectueuses des normes environnementales définies par notre Référentiel Pêcheries.
L'histoire du thon rouge est mouvementée et jalonnée de controverses. Cette espèce est la preuve vivante de l'efficacité des luttes associatives. Grâce à la mobilisation sur le terrain des ONG, des scientifiques, des gouvernements, des pêcheurs et des gestionnaires des pêches, des mesures fortes ont été mises en place pour éviter l'effondrement et rétablir la population de thons rouges à des niveaux sains.
Toutefois, le thon rouge nécessite une approche précautionneuse pour que les efforts mis en oeuvre pour protéger les ressources naturelles dans les océans jusqu'à présent ne l'aient pas été en vain.
La pêcherie artisanale de la SA.THO.AN est certifiée durable pour les 5 ans à venir et sera contrôlée tous les ans. Dans ce cadre, les pêcheurs devront continuer à améliorer leurs activités et minimiser tout impact dans les océans pour la survie de cette espèce, notamment à mieux analyser les interactions avec les espèces environnantes comme les oiseaux, les requins et les raies.
Pourquoi est-elle certifiée MSC?
Les pratiques quotidiennes des pêcheurs artisans ont été contrôlés au cours d'une évaluation indépendante menée par l'organisme de certification Control Union, en consultation avec des scientifiques, ONG, institutions, organisations de pêche, pendant près de deux ans, en vue d'atteindre la certification.
Pour aider à rétablir cette espèce autrefois en danger, de nombreuses mesures ont été mises en place afin de rendre leurs activités plus respectueuses des populations de thons rouges en mer Méditerranée :
- Une meilleure localisation des activités de pêche : les pêcheurs opèrent sur des petits navires côtiers dans le golfe du Lion, les eaux corses et au nord des Baléares
- Des méthodes de pêche passives (la palangre, la canne et la ligne) qui n'impactent pas les habitats
- Des technologies innovantes comme l'application Echosea sont utilisées par les pêcheurs : un outil de surveillance, et de gestion durable des ressources marines en Méditerranée, destiné à identifier et réduire les prises accidentelles d'animaux marins.
- Des quotas stricts, suivis par les pêcheurs de la SATHOAN engagés dans la démarche MSC
- Un système de traçabilité pour suivre chaque capture et lutter contre la pêche illégale : une bague d'identification est apposée sur chaque espèce
- Pour réduire l'effort de pêche global et rétablir le stock, l'ICCAT a mis en place des mesures strictes dès 2007 dans le cadre d'un "plan de reconstitution" :
- Les quotas de pêche totaux ont été divisés par deux pour limiter la pêche
- Les autorisations européennes de pêche accordées ont été limitées
- Des saisons sont interdites à la pêche en fonction des engins de pêche utilisés et de la taille des navires
- La taille minimale de capture a été augmentée pour laisser les plus jeunes poissons dans l'eau, et leur permettre d'arriver à maturité
- Une équipe d'observateurs embarquée avec les pêcheurs en mer pour collecter des données scientifiques sur la pêche
- Une surveillance satellitaire et aérienne est mise en place pour lutter contre les risques de pêche illégale
- La population de thons rouges a atteint un niveau similaire à celui des années 1970, avant l'effondrement.
“Les pratiques durables des petits pêcheurs de thon rouge de la SA.THO.AN en Méditerranée sont un réel signe d'espoir pour la préservation des océans. Leurs efforts conjoints avec les ONG, scientifiques, gouvernements et gestionnaires des pêches ont permis de rétablir la population de thon rouge. Cela nous prouve que la surpêche n'est pas une fatalité et que l'action collective peut réellement faire changer les choses.”
MSC en France
Engin de pêche
Marché
Quels progrès en cours?
Pour maintenir sa certification, la pêcherie doit continuer de progresser sur certains aspects pour :
- Soutenir les recherches scientifiques pour que les incertitudes soient mieux prises en compte dans l'évaluation du stock et assurer que les règles de contrôle des captures soient efficaces et permettent au stock d'atteindre le rendement maximum durable
- Soutenir des projets qui visent à affiner la quantification des prises de la pêche récréative et de la pêche INN (illégale, non réglementée, non reportée)
- Collaborer avec le gouvernement et les scientifiques pour améliorer la récolte de données sur les interactions de la pêcherie avec les requins bleus et les espadons (observateurs embarqués, données électroniques)
- Tester des répulsifs de requins et de raies pour éloigner ces espèces des lignes et minimiser leur mortalité
- Améliorer la collecte de données sur les interactions entre la pêcherie et les raies pastenague (registres de bord spécifiques, application mobile Echosea, vérifications à bord, ...)
- Améliorer les données disponibles sur les interactions avec des espèces ETP (en danger, menacées et protégées) comme les oiseaux marins ou les tortues marines et adapter les mesures de gestion pour limiter les impacts sur ces populations.
Le projet RAYVIVAL
Pour maintenir sa certification, la pêcherie continue d’améliorer ses pratiques et doit notamment prendre des mesures pour comprendre son impact sur les prises accessoires et accidentelles, particulièrement les raies pastenagues violettes (Pteroplatytrygon violacea).
Avec le projet RAYVIVAL, soutenu par le Le « Fonds pour la Science et la Recherche » du MSC, la SA.THO.AN marque 38 raies pastenagues violettes pour estimer leur taux de survie après la remise à l'eau. Le projet est accompagné de l’application smartphone ECHOSEA © qui rassemble les observations des pêcheurs et des plaisanciers de sorte que la présence de raies puisse être comparée à l’activité du navire de pêche en temps réel.
Découvrez plus de détails sur ce projet innovant
Découvrez le projet RAYVIVAL
Le projet POBLEU
Actuellement en cours, ce projet en partenariat avec l'IFREMER, WWF-France et financé par FEAMP et FEP, vise à 𝐝𝐢𝐬𝐩𝐨𝐬𝐞𝐫 𝐝𝐞 𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞́𝐞𝐬 𝐢𝐧𝐝𝐞́𝐩𝐞𝐧𝐝𝐚𝐧𝐭𝐞𝐬 sur les espèces en dangers, menacées ou protégées (ETP) afin de renforcer les connaissances sur l’interaction de la Sathoan avec ces espèces.
Le projet vise à mieux connaître les interactions entre les navires de pêche et les prises accessoires dans la pêcherie, et à disposer de données indépendantes sur ces espèces sensibles afin de renforcer les connaissances sur l’interaction de la pêcherie avec ces espèces à l’aide d’embarquements en mer pendant les opérations de pêche.
Les informations collectées vont permettre de pouvoir estimer les taux de captures d’espèces sensibles ainsi que leur taux de survie lors des opérations de libération imposées aux professionnels écocertifiés.