Depuis le 14 septembre 2017, la pêcherie de bulot de la Baie de Granville est la première pêcherie de bulot au monde à obtenir la certification MSC, grâce aux efforts concertés des pêcheurs normands et du Comité Régional des Pêches Maritimes de Normandie (CRPMN) soutenus par l'association Normandie Fraîcheur Mer (NFM).
Le bulot, le plus normand des coquillages français
Très sollicité par les amateurs de fruits-de-mer, le bulot (Buccinum undatum) est un gastéropode carnivore que l’on trouve dans les zones côtières peu profondes (<30m). Il reste le plus souvent immobile et enfoui, et se sert de son pied, la partie comestible, lorsqu’il se déplace pour se nourrir.
Des côtes canadiennes aux mers sibériennes, la répartition géographique du bulot est extrêmement large. En France, plus de 60 % de la production française de bulot est originaire de la Baie de Granville. Cette pêcherie est localisée en Normandie, plus précisément sur la côte ouest du département de la Manche, entre Granville et le Dielette, et s’étend dans la Baie de Granville, autour de Jersey. Le bulot est capturé exclusivement à l'aide de casiers ronds appâtés de poissons frais.
La pêcherie de bulot de la Baie de Granville, gérée par le CRPMN, regroupe 66 bulotiers de moins de 12m qui débarquent environ 6000 tonnes de bulots par an, vendus en criée, à des poissonniers, à des mareyeurs et transformateurs.
Des améliorations concertées pour la durabilité
Dès les années 1970-1980, la consommation et la production du bulot ont connu une forte croissance, mettant en danger cette ressource qui, dans les années 90, commença à montrer des signes d’essoufflement. Conscients de la situation, les pêcheurs ont engagé une politique de restauration de la ressource.
Pour cela, ils ont coopéré avec le CRPMN, le centre expérimental Synergie Mer et Littoral (SMEL) et l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER) pour mieux comprendre la biologie du bulot et prendre les mesures techniques adéquates.
Dès 2004, les quotas ont été revus à la baisse (de 350 kg par homme et par marée à 300kg). En 2007, le temps de pêche a été réduit, avec une fermeture totale au mois de janvier, période de repos biologique de l’espèce. Puis, à partir de 2008, la profession s’est engagée dans la diminution régulière du nombre de permis de pêche. Enfin, il a été décidé en 2009 d’augmenter l’écartement des barrettes des grilles de tri de 19 mm à 22 mm, augmentant ainsi la taille minimale de capture de 45 à 47mm.
L’ensemble de ces mesures et le travail concerté entrepris entre la profession, les scientifiques et les experts ont permis de revenir à une exploitation durable du stock de bulot aujourd'hui en bon état. Ces efforts et résultats concrets sont aujourd’hui reconnus à travers la certification MSC.