Le Marine Stewardship Council (MSC), ONG internationale à but non lucratif, engagée pour la préservation des océans et luttant contre la surpêche, annonce la certification selon le cahier des charges du MSC (Le Référentiel Pêcheries) de la pêcherie de langouste de Saint-Paul et Amsterdam au casier située dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF). La certification de l’ONG reconnaît que la pêcherie a un impact faible et maîtrisé sur les écosystèmes, que les stocks de langouste sur lesquels elle opère sont en bon état, et qu’elle est gérée efficacement pour assurer sa durabilité sur le long terme. La pêcherie est portée par SAPMER et Armas Pêche, deux entreprises de pêche françaises basées à la Réunion depuis plus de 70 ans.
« Nous félicitons la Sapmer et Armas Pêche pour l’obtention de cette certification pour leur pêche à la Langouste australe ; elle vient récompenser les efforts des pêcheurs génération après génération, de l’administration des TAAF et scientifiques du MNHN qui travaillent ensemble à assurer la durabilité de cette pêcherie ! », souligne Margaux Favret, Responsable Scientifique Pêcheries, au Marine Stewardship Council (MSC) France. « C’est la deuxième pêcherie basée à la Réunion qui réussit l’évaluation MSC et nous saluons la dynamique positive engagée sur ce territoire pour la pêche durable. »
« Le référentiel MSC que nous développons et sur lequel se base notre programme de certification est un guide scientifique exigeant qui s’adresse aux pêcheries afin qu’elles puissent garantir la viabilité de leurs stocks sur le long terme, et préserver l’environnement marin. », poursuit-elle.
Une collaboration tripartite, avec l’appui du Musée National d’Histoire Naturelle
La certification de la pêcherie de langouste est le fruit d’une collaboration entre l’administration des TAAF, la pêcherie et le Musée National d’Histoire Naturelle (MNHN).
La certification de la pêcherie de langouste de Saint Paul et Amsterdam fait suite à un processus d’évaluation scientifique d’environ 10 mois, au cours duquel l’organisme de certification indépendant accrédité, Control Union (CU) et des experts scientifiques, ont évalué la durabilité de la pêcherie selon les trois principes fondamentaux du MSC.
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La pérennité des stocks de langoustes est prouvée : l'avis scientifique sur le stock de langoustes est fourni par le Musée National d’Histoire Naturelle (MNHN) et montre que les populations de langouste autour de Saint-Paul et Amsterdam sont en bon état
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L’impact de la pêche utilisé est minime sur l’écosystème marin : aucune capture accessoire n’est engendrée et les casiers ont un impact négligeable sur les habitats marins
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La gestion en place est efficace : l’Austral est le seul navire autorisé à pêcher, et la saison de pêche s’étale du 1er Décembre au 30 Avril seulement. Le quota est fixé par l’administration des TAAF, en se basant sur les avis scientifiques du MNHN. Des contrôleurs et observateurs sont aussi embarqués sur toutes les marées.
La certification MSC est sujette à une surveillance continue de la durabilité de cette pêcherie et de ses progrès constants : la certification est accordée pour une période de 5 ans au cours de laquelle des audits annuels sont conduits par l’organisme de certification
Des défis à relever
90% des pêcheries certifiées doivent remplir des conditions pour maintenir la certification sur le long terme. Ici, la pêcherie devra continuer d’améliorer ses pratiques, et notamment en formalisant les règles de gestion et leur ajustement en fonction des variations de l’état des populations de langoustes.
Elle devra également continuer le travail avec les scientifiques pour mettre en œuvre un programme de collecte de données sur les fonds marins pour mieux connaitre les habitats marins et leur vulnérabilité.
La pêcherie de langouste de Saint Paul et Amsterdam
La pêcherie est composée d’un bateau, l’Austral qui capture environ 350 tonnes de langoustes par an. Une fois en mer, l’Austral déploie des petites embarcations, caseyeurs ou doris, dans la zone de pêche pour que les marins installent des filières de casier. L’Austral a accosté à la Réunion le 27 avril dernier pour la fin de sa campagne annuelle. Depuis le début des années 1990, les débarquements sont restés constants : entre 340 et 450 tonnes.
La pêche se déroule entièrement à l'intérieur de la Zone Economique Exclusive (ZEE) des TAAF dans les îles Saint-Paul et Amsterdam, et à l'intérieur de la Réserve Naturelle Nationale (RNN) des TAAF.
« L’obtention de cette certification c’est la valorisation d’un travail collectif et historique. Les équipes de la SAPMER, navigants comme terriens, œuvrent collectivement depuis 70 ans au respect de la biodiversité riche dans laquelle j’ai la chance de travailler. Être capitaine de l’Austral c’est allier une pêche qui a su conserver tout son savoir-faire traditionnel dans un environnement singulier et préservé. Une chance qui, je le souhaite sincèrement, sera transmise aux générations futures », déclare Yannis Gavaudan, Capitaine du navire Austral.
La langouste, un produit de consommation local et global
Grâce à la certification, la pêcherie de Saint-Paul et Amsterdam peut désormais permettre aux consommateurs d’apprécier des langoustes issues d’une pêche durable. Les langoustes sont vendues aux particuliers et professionnels réunionnais mais également en France métropolitaine, au Japon, ou encore aux Etats-Unis. Majoritairement congelées à bord, quelques langoustes sont aussi commercialisées vivantes. Toutes les débarques s’effectuent au Port, à La Réunion.
« En récompensant les pêcheries durables et en leur permettant d’être facilement identifiable par le consommateur, notre programme de certification rigoureux contribue aux changements positifs dans nos océans. Par son acte d’achat, le citoyen incite les acteurs de la pêche, de la Réunion et d’ailleurs, à s’engager dans une démarche de production durables. », conclut Margaux Favret.
