Après une objection lors de la ré-évaluation de la pêcherie de thon listao sur banc libre des Parties à l'Accord de Nauru (PNA), l’arbitre indépendant a confirmé la décision de l’organisme de certification tierce partie (OC) : cette pêcherie continue de respecter les critères du Référentiel Pêche Durable du MSC. Sur les 24 remises en question de notation faites lors de l’objection, aucune n’a été retenue.
Shark Finning
L’objecteur, International Pole and Line Foundation (IPNLF), a fait part de plusieurs sujets de préoccupations. Il a déclaré que des pratiques de shark finning (découpage des ailerons de requins et rejet des corps) avaient systématiquement lieu dans la pêcherie. Il a également affirmé que la pêcherie avait un impact significatif sur les requins soyeux. Après étude des arguments et informations, l’arbitre indépendant a rejeté ces deux remises en question.
Le MSC a interdit la pratique de shark finning dans son programme depuis 2013. Les gouvernements des PNA ont également mis en œuvre leur propre interdiction de shark finning, dont la pratique a quasiment entièrement été éliminée de leurs eaux au cours des dernières années. Si elle arrive dans des cas isolés, la pratique du shark finning fait alors l’objet de poursuites judiciaires et les contrevenants doivent s’acquitter d’une amende. Pour répondre aux recommandations des auditeurs, les PNA devront continuer de prouver que des poursuites et des mesures d’application sont engagées et maintenues dans la pêcherie.
L’arbitre indépendant a étudié puis rejeté les arguments d’IPNLF selon lesquels la pêcherie ne serait pas durable. Dans sa réponse, l’arbitre indépendant déclare :
« …le processus d’évaluation selon le Référentiel MSC est une méthode de bon sens pour réduire les risques sur l’environnement marin. Les PNA, avec leurs stratégies et leur couverture d’observation des marées de 100% ont réduit significativement l’occurrence de pratiques de shark finning à un degré très limité […] J’accepte la contribution de l’OC selon laquelle n’importe quelle pêcherie serait susceptible d’échouer à l’évaluation MSC si seulement un ou deux « saboteurs » pratiquent délibérément le shark finning.
Si l’interprétation de l’objecteur était correcte, alors une seule occurrence de shark finning rendrait une pêcherie entière inéligible à la certification MSC. Une telle approche n’est pas réaliste, ce pourquoi le critère 2.2.2. du MSC évalue les stratégies de gestion en place pour réduire ces risques. Avec l’approche aussi absolutiste de l’objecteur, le Référentiel MSC deviendrait totalement obsolète et de nombreuses pêcheries échoueraient à l’évaluation. Cela saperait la mise en application des Référentiels MSC qui contribuent significativement à la durabilité et à la protection de l’environnement. Je suis également d’accord avec l’OC pour dire que l’interprétation de l’objecteur entraînerait des effets pervers en incitant les pêcheries à ne pas contrôler ou surveiller leurs activités de pêche. »
«…Je suis d’accord avec l’OC sur le fait que, puisque le requin soyeux représente 0,05% des captures de la pêcherie des PNA et 3% de la pêcherie entière à la senne sur banc libre de l’Océan Pacifique Centre Ouest, la position de l’OC est justifiée. Elle n’est ni arbitraire ni déraisonnable en concluant que la pêcherie n’a pas d’effet négatif direct sur les requins soyeux.»
Le Directeur des Référentiels du MSC, le Dr David Agnew, déclare : «Cela confirme la force du processus MSC. Après cette objection, des informations plus nombreuses sur la pêcherie des PNA sont maintenant dans le domaine public et viennent compléter celles déjà présentes dans le rapport public de certification. Elles améliorent la transparence sur la gestion de la pêcherie. Ce processus confirme que la pêcherie de thon listao sur banc libre des PNA est durable et bien gérée. Des progrès considérables ont été faits depuis l’obtention de leur premier certificat MSC. Les personnes qui achètent du thon labellisé MSC en provenance des PNA sont assurés que leur achat contribue positivement à la durabilité de nos océans.»
