Âgée de 24 ans, la windsurfeuse Marine Hunter démarre cette année le circuit professionnel PWA. Convaincue de l’importance de préserver l’océan et ses ressources, elle s’engage aux côtés du Marine Stewarship Council pour valoriser une consommation responsable et une pêche durable. Découvrons ensemble ce jeune talent dans le vent.
D’où te vient cette passion pour la planche ?
Je suis née en Ile-de-France et j’ai presque toujours vécu dans cette région, ce qui peut sembler étrange quand on fait de la planche. Je pratique la voile légère depuis très jeune grâce à mes parents qui ont un appartement à Pornichet. J’en faisais quasiment à toutes les vacances ! Mais c’est grâce à mon grand frère que j’ai démarré le windsurf quand j’avais 16 ans. À son retour d’une année de césure en Australie, où il avait été moniteur de planche à voile, je lui ai demandé de m’apprendre à en faire. C’est une discipline qui nécessite de s’accrocher et de persévérer et ça m’a beaucoup plu, c’était un vrai défi. Le windsurf est devenu un parfait exutoire de toute la rage de vivre que je contenais et me poussait à sortir de mes zones de confort tant physiques que mentales. C’est un moment privilégié de confrontation avec moi-même qui m’a donné plus d’assurance et de confiance en moi. L’autre facette qui me passionne dans cette discipline c’est tout ce qu’il y a autour, le voyage, les rencontres et les sensations fortes, c’est toute cette ambiance, cet univers et ce mode de vie qui m’attirent.
Comment expliques-tu ton engagement pour la cause des océans ?
J’ai toujours été préoccupée par les questions environnementales et lorsqu’on pratique un sport de glisse, on est directement en contact avec l’océan. Personnellement, je n’aime pas ne rien faire ou me lamenter sur ce qu’il se passe autour de moi, j’ai besoin de concret. J’ai fait un peu de bénévolat lorsque je vivais à La Rochelle et j’essaie de ramener un déchet de la plage ou de la forêt quand je vais faire du sport. Aujourd’hui, soutenir le MSC est une belle opportunité pour contribuer à mobiliser le public sur les problématiques des océans et plus particulièrement à la pêche durable, un aspect pour moi essentiel. L’océan possède un biotope tellement riche, tellement beau qu’il est impensable pour moi de ne pas chercher à le protéger. Je suis aussi une grande amatrice de poisson et j’ai envie de pouvoir en consommer encore longtemps, tout en sachant que je peux minimiser mon impact sur la biodiversité marine et que la pêche reste pérenne. J’ai l’impression d’être chez moi sous et sur l’eau et je tiens d’autant plus à préserver ma seconde « maison » aquatique.
En compétition, tout compte. Quand je prends un mauvais départ et que je me vois déjà battue, c’est justement à ce moment-là qu’il faut savoir saisir l’opportunité et tout donner pour gagner les quelques mètres qui peuvent renverser la situation, ne jamais rien lâcher avant d’avoir passé la ligne. La préservation des océans, c’est comme une course où chaque seconde, chaque geste est important, chaque opportunité qu’on a d’agir compte, dans l’incertitude du résultat final il faut persévérer dans les efforts car nous pouvons avoir de belles surprises. Je refuse le fatalisme, même si mon action isolée paraît dérisoire je préfère me battre pour ce qui me tient à cœur plutôt que détourner les yeux. J’espère que ma ténacité fera des émules.
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Marine participera à une étape de la PWA au Danemark en septembre 2016
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Copyright : Thomas Seguin